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"XENA" conquête [terminé]

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"XENA" conquête [terminé] Empty "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 12:58

j'ai gagné un concours de fanfiction avec celle là
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Disclaimers


: Les personnages de Xena et
Gabrielle (et tout autre personnage de
la série qui interviendra dans
cette histoire) ne m’appartiennent
pas et sont le pur produit de MCA
Universal et Renaissance
Pictures.

Violence : Certaines
scènes de violence sont
présentes mais rien de très graphique.

Sexe
: Cette histoire
parle d'un amour entre 2 personnes du même sexe, en
l’occurrence 2
femmes. Si cette idée vous déplait où que vous être
mineurs et
qu’il est interdit de lire ce genre de chose dans votre
pays,
passez votre chemin sans vous retourner.

Remerciements :
Merci
à ma relectrice.


Première Partie


Dix
années déjà que les terres connues de la Gaule à Japa, sont sous le
contrôle de la terrifiante Destructrice des Nations. Dix ans que cette
femme, aussi belle que cruelle, effraie, tue et martyrise des individus,
juste pour son plaisir, son envie ou pour combler son ennui.
Deux
lustres de terreur, de sang, de combats pour assouvir les désirs de
grandeur et de pouvoir de la guerrière qui, aujourd'hui, est devenue la
Conquérante connue du monde

Pourtant suite à tout ce temps passé
à se battre, à sentir et voir la mort tout autour d'elle, Xena n'a plus
de combat à mener. L'adrénaline qui montait et faisait exploser son
coeur, est remplacée par la lassitude, la monotonie s'est installée
depuis qu'elle n'a plus de terres à conquérir.
Depuis quelques lunes,
les seules distractions qu'elle a sont l'alcool et ses ébats amoureux
avec sa servante de plaisir Lao Ma, et Arès, Dieu de la guerre.

Ce
soir là, dehors le couvre-feu est passé depuis un moment, seules quatre
âmes l'ont bravé, marchant en direction du palais situé au coeur de la
ville de Corinthe;

A l'intérieur du palais, dans la salle du
trône richement décoré de peaux de bête inconnue, d'or et d'argent, la
Conquérante, vautrée sur son esclave de corps, écoute les cris des
prisonniers torturés dans leurs cachots. Elle partage ses lèvres entre
la peau sucrée de Lao Ma et son verre de vin, quand des coups à la porte
se font entendre.
Elle lâche sa prise sur les longues mèches aussi
noires que les siennes, se redresse, puis s'éloigne de sa victime
toujours allongée sur la table.

_ Oui. Crie t-elle presque.
Les
portes s'ouvrent avec fracas, tandis que Lao Ma descend de la surface
plane, tentant tant bien que mal, de cacher son corps marqué par la
violence de sa maîtresse.

Deux gardes traversent l'entrée de la
pièce d'un pas rapide, le bruit de leurs bottes résonnant avec le
cliquetis du métal de leurs armures. Les yeux rivés au sol, l'un pousse
un homme musclé et l'autre une femme blonde qui se débat. Tous deux ont
les mains enchaînées dans le dos, réduisant leur possibilité de fuite.

Avec
lenteur, Xena s'assoit sur son trône, un sourcil levé, menant son verre
à ses lèvres, tandis que ses visiteurs s'arrêtent sur la ligne
imaginaire à ne pas dépasser, au péril de leur vie.

_ A genoux
devant votre Majesté. Ordonne l'un des soldats.

Le prisonnier,
grand et bien bâti s'exécute immédiatement alors que sa compatriote lève
un regard furieux entre ses mèches d'or vers la souveraine.
C'est un
grand coup de pied derrière le genou qui la force à obéir.

_
Majesté. Nous avons surpris ces deux-là à écrire des incitations à la
rebellion sur les murs de la ville. Fait un garde.


A peine a
t-il fini son explication qu'un éclat, synonyme de la mort apparaît dans
la main de la brune aux yeux couleur azur, puis en un clignement
d'oeil, une dague venue de nulle part, quitte la main dure de la
Conquérante pour se planter dans le sternum du soldat qui vient juste de
terminer sa tirade, surprenant tous les témoins.
Interloqué, le
soldat encore vivant regarde son camarade s'effondrer.

_
Personne ne parle sans mon autorisation. Décrète Xena.

Le silence
se fait dans la pièce, l'air empeste la peur. Xena sourit, fière du
sentiment qu'elle fait naître, de son regard de glace, elle fixe le
guerrier, puis le prisonnier qui avale difficilement sa salive, tous
deux trouvant le dallage au sol très intéressant. Lorsque ses orbes bleu
océan se portent sur la jeune femme, c'est à son tour d'être surprise.
La
brune s'attendait à n'apercevoir que des mèches blondes, mais au lieu
de cela, c'est un visage fermé aux yeux d'un vert magnifique fixés sur
elle.
Elle hausse ses deux sourcils sombres, en pensant que cette
fille, malgré son jeune âge, a du cran.

_ Est-ce que ce qu'il a
dit est vrai? Questionne la Conquérante avant de boire une gorgée
d'alcool.
_ Euh...En fait...C'est à dire que...Bégaie le prisonnier.

_ La ferme! Toi dis-moi, c'est vrai?

La seule réponse que
la Destructrice reçoit est un crachat en sa direction. Avec une vitesse
fulgurante, la souveraine se lève et bondit pratiquement sur la jeune
femme, lui assénant une gifle monumentale qui l'éjecte, sa tête heurtant
la pierre froide.
Xena regarde le corps frêle secoué par une
respiration rapide, les mâchoires aussi serrées que ses poings qui
tremblent sous la puissance de la rage qui la dévore.

Gabrielle
fixait la clarté des yeux de la guerrière, elle était comme hypnotisée
par ces deux saphirs si limpides, à tel point qu'elle n'a pas vu le coup
arriver. Elle ne l'a réalisé que lorsqu'elle a ressenti une violente
douleur sur le côté gauche de son visage. Son coeur bat trop vite et
tambourine à ses oreilles.

_ Enferme-les au cachot, je vais
trouver une punition adéquate pour leur crime.
_ Bien, Majesté.
Répond le soldat en se frappant la poitrine de son poing.
_
Oh...Attendez, Majesté.

Virgil tente de protester, mais ne sait
pas quoi dire, la panique l'envahit, il craint le pire car il connait la
réputation de la guerrière concernant sa cruauté.

Sans la
moindre douceur, après avoir soulevé l'homme par le bras, le soldat
saisit la jeune femme de la même manière, puis les tire durement vers la
porte par laquelle ils sont rentrés.

Quand Gabrielle sent le
dallage froid se déplacer sous ses vêtements et son bras compressé, elle
réagit enfin. Malgré la douleur qui vrille sa tête, elle se débat sans
réussir à se libérer de la poigne de fer. Au mieux, la blonde réussit
juste à se relever avec beaucoup de difficulté.

Les deux
prisonniers quittent la pièce pour rejoindre les autres fauteurs de
trouble, déjà torturés, à moitié morts ou atteints de folie. Le seul
point commun entre tous est leur désir de mourir.

Xena, avec un
rictus les regarde s'éloigner, tout en retournant à l'endroit où son
esclave l'attend. Bien sûr, celle-ci n'a pas bougé de peur de subir le
courroux de la Destructrice.

_ Que penses-tu de cette fille?
_ Je n'ai pas d'opinion, Majesté. Fait-elle timidement.
_ Je crois
que je vais m'amuser un peu avec elle. Voir à quel point elle me tiendra
tête. Fait la guerrière avec un sourire sadique.

Après avoir
jeté son verre, elle se rue sur la femme aux yeux bridés.


Combien
de temps s'est écoulé depuis l'arrestation? Gabrielle et Virgil
l'ignorent. Ils n'ont aucun indice, seule leur intuition leur indique
que cela doit faire plusieurs jours.
Dans ces cachots il n'y a aucune
possibilité de différencier le jour de la nuit à cause de l'absence
d'ouverture sur l'extérieur.
La seule clarté qui permet de distinguer
son environnement, provient de torches installées avec parcimonie dans
les murs de l'enceinte.
La pire chose n'est pas la semi-obscurité, ni
le manque de notion temporelle, mais les cris d'agonie et de torture
qui ne cessent de résonner, parfois rejoints par le bruit lugubre de
bottes sur les dalles. Même la puanteur indescriptible qui règne n'est
pas plus horrible que la crainte des pas du bourreau qui approche,
créée.

Seule entre les barreaux de sa cellule, Gabrielle se
bouche les oreilles à l'aide de ses mains, elle ne veut plus entendre ni
les plaintes, ni le claquement d'armes de torture qu'elle n'ose pas
imaginer.

Dans la cage adjacente, son ami fait de même, le
souffle court, il prie inlassablement les dieux pour que tout ces cris
s'arrêtent.

_ Virgil! Virgil, tais-toi! Je t'en prie. Crie la
blonde.

Son compagnon, surpris, reprend conscience de la réalité
et porte son regard effrayé sur la forme assise dans la pénombre.

_ Tout est de ta faute! Si tu ne m'aurai pas entraîné dans tes idées de
rebellion je ne serai pas là. S'énerve t-il.
_ Calme-toi. On va
s'en sortir. Soupire t-elle.
_ Et comment? On est enfermé dans la
prison de la femme la plus cruelle que le monde ait porté, je te
rappelle.
_ On va trouver un moyen. Alors calme-toi.
_ Tout est
de ta faute! On va mourir, parce que plutôt que de m'épouser, tu as
préféré détrôner cette garce. Crie t-il, en colère.
_ Je suis
désolée.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:00

Le prisonnier se jette sur les barreaux qui le
séparent de la blonde, furieux, la faisant sursauter.

_ Tu auras
ma mort sur la conscience, Gabrielle.
_ Impossible, elle sera
morte, elle aussi.

La voix dure et froide surprend les deux amis
qui regardent instinctivement vers l'endroit d'où elle semble provenir.
Rien
ni personne n'est visible dans l'obscurité, mais tous deux savent à qui
appartient le timbre suave avec lequel ces mots ont été prononcés.

Cachée
dans l'ombre, la Conquérante a écouté toute la discussion qui vient
d'avoir lieu. Etrangement, elle n'est pas énervée par le fait que la
jeune femme escompte s'enfuir, mais par la réaction de l'homme. En tant
que futur époux, il n'a aucun droit de l'accabler.
Sans un bruit,
elle quitte l'endroit où elle se trouve et avance lentement, offrant
ainsi une légère vision de sa personne à ses interlocuteurs.

_
Majesté, j'implore votre bonté, je vous donne tous les noms des rebelles
contre la vie sauve. Fait l'homme en lâchant les barreaux.
_
Virgil, c'est ça? De quel droit marchande-tu avec moi? Rien que ça te
vaut la mort.
_ Majesté, je les connais tous, je peux les dénoncer
et...
_ La ferme! Crie la blonde énervée.
_ Elle a raison.
Tais-toi.

Face au regard bleu acier où brûlent des flammes,
présage d'un malheur, le jeune homme pris de panique, s'exécute,
trouvant un point à fixer au sol, puis lentement, il recule jusqu'au mur
du fond qui suinte d'humidité.

Gabrielle sent la colère monter
en elle comme le souffle d'une explosion, en voyant cette créature se
croire toute permise. Silencieusement, elle s'insurge de la trouver très
attirante et aurait envie de toucher sa peau hâlée. Le désir qu'elle
ressent pour ce monstre augmente encore la fureur qui bout dans ses
veines.

Xena, heureuse d'avoir fait peur à ce pleutre, porte son
attention sur la captive qui, si ses yeux seraient des armes, l'aurait
déjà tuée.

_ Comment t'appelle-tu?
_ Gabrielle, Majesté.
Intervient Virgil.
_ Toi, on ne t'a pas sonné! Hurle la Conquérante.
_ Je m'appelle Gabrielle, je suis une rebelle et fière de l'être.

La
blonde garde ses yeux fixés sur la brune, elle ne voit pas l'expression
outrée de son compagnon, juste le sourire ironique de son
interlocutrice.

_ A part essayer de me détrôner, qu'est-ce que
tu fais?
Gabrielle ne répond pas. Virgil, quant à lui, voit une
possibilité de sauver sa vie.
_ Barde, elle est barde. Elle peut
conter vos aventures!
_ Toi, tu te tais! Tais-toi! Hurle la blonde
aux yeux pers en se jetant sur les barreaux.
_ C'est une bonne idée.
Rétorque la guerrière attirant l'attention des autres.
_ Oui,
Majesté. Vous voyez, vous devriez nous laisser la vie sauve. Intervient
l'homme.
_ Elle, oui, mais toi, pourquoi je ne te tuerais pas?
_
Je vous donne les noms de tous ceux qui veulent votre perte, leur point
de ralliement, leurs plans...
_ Traître! Crie Gabrielle. Puis à la
Destructrice: Vous n'avez rien d'autre à faire que parler avec nous?
Normalement,
la brune aurait tué quiconque lui aurait parlé comme ça.

_ Non.
Je n'ai pas d'ennemi dont je dois m'inquièter pour le moment, plus de
terres à prendre et de plus, cette petite discussion m'amuse.
_ Vous
êtes...
_ Fais attention à ce que tu me dis, petite fille.
Prévient-elle d'un ton ironique.
_ L'Egypte, vous ne possédez pas
encore les terres d'Egypte, Majesté.
Plus aucun des trois ne parle
durant un instant, Virgil est fier de lui, Gabrielle estomaquée par ce
que vient de dire son compagnon et la Conquérante vexée de ne pas y
avoir pensé.
_ Tu es moins bête que tu en as l'air.
Xena
réfléchit, mécontente d'avoir négligé une telle chose. En même temps,
l'idée de conquérir à nouveau, de se battre, fait naître une exitation
malsaine en son sein. Un rictus à glacer le sang s'affiche sur ses
traits anguleux.
_ Majesté, si je puis me permettre, vous ne pouvez
pas partir à la conquête des terres des pharaons si votre palais est
menacé par les rebelles. Alors je vous donne leurs noms contre ma
liberté.

La brune sait qu'il a raison, même si ses hommes sont
bien entraînés, l'Egypte est grande. Il lui faudra, pour vaincre, la
majeure partie de ses troupes et laisser le palais avec moins de
défense.

_ Marché conclu.
_ Quoi? Font les deux prisonniers
sidérés.
_ Toi, tu me donnes les noms et tu es libre, mais que je ne
te revois jamais à Corinthe. Quant à toi, tu es désormais mon esclave,
tu conteras mes aventures. Dit-elle à la fille.
_ Jamais, plutôt
mourir. Crache Gabrielle.
_ Ca serait dommage, une si belle fille.
Siffle la Conquérante.
_ Vous n'êtes qu'une catin! Crie la blonde,
furieuse.

Gabrielle comprend son erreur de langage lorsque les
yeux bleus se plissent jusqu'à n'être plus que deux fentes fines rivées
sur elle. Quand elle se rend compte que tous les muscles du corps élancé
se contractent, elle sait qu'elle va payer son insulte, la peur surgit
en elle.

Xena n'en croit pas ses oreilles, une gamine vient de la
traiter, elle, la Destructrice des Nations de catin. Sa rage, celle qui
couve au plus profond de ses entrailles, explose, se déversant dans
tout son être à une vitesse vertigineuse.
Elle s'approche de la porte
du cachot qui renferme la jeune blonde, et à l'aide de la clé attachée à
sa ceinture, déverrouille la serrure, puis entre avant de refermer
derrière elle. Ses mâchoires serrées à faire craquer ses dents, elle
s'approche de sa victime, savourant la peur qui se lit dans les yeux
verts.

_ On va voir qui est la catin. Siffle t-elle.
_ Non,
non. Supplie la blonde en reculant.

Virgil détourne les yeux et
plaque ses mains sur ses oreilles. Il ne veut ni voir, ni entendre ce
que la brune va faire à son amie, en partie à cause de lui.
Le temps
lui-même ralentit son cours, tandis que les cris et les supplications de
la jeune femme résonnent parmi ceux des autres prisonnier.


Gabrielle
serre les dents sous la douleur lancinante dans son épaule, l'odeur de
chair brûlée lui donne la nausée alors qu'elle est traînée dans les
couloirs du palais par un homme aussi brutal que balafré et laid.
L'air
froid qui caresse la chair chaude à la jonction de son bras augmente
son envie de vomir. Elle n'ose pas regarder la marque en forme de X
laissée par le fer rouge qui vient de lui être apposée.
Soudain ils
s'arrêtent devant une petite porte.
_ Entre là.
Sans un mot, elle
s'exécute, trop nauséeuse pour rétorquer et trop fatiguée pour
s'énerver.
A l'intérieur, une femme d'âge mûr l'attend. La porte se
referme avec fracas derrière elle.

La femme sent son coeur se
fendre en voyant la jeune fille épuisée, sale, dont les vêtements
déchirés ne cachent plus grand chose de sa féminité. Tristement elle
s'approche de la nouvelle esclave de sa maîtresse, lui prend le bras,
l'invitant à venir s'asseoir sur un petit tabouret.
Une fois assise,
la conteuse remarque un bac rempli d'eau. Du coin de l'oeil elle
aperçoit un éclat dans la main de la matrone. Par réflexe, elle se
penche du côté opposé.
_ Sa Majesté désire que tu aies les cheveux
courts. Explique t-elle avant de commencer à couper les mèches couleur
d'or.

Ce travail fait, Gabrielle est invitée à entrer dans le
bac, l'eau froide la fait frissonner, mais elle ne dit rien. C'est en
silence qu'elle se lave.
Pourtant, il y a une crasse collée à sa peau
qu'elle n'arrive pas à enlever, celle laissée par les mains de la
Conquérante.

Une fois lavée, la domestique lui tend une serviette
et une robe blanche et très courte.
_ Fais ce qu'elle veut et tout
sera plus facile pour toi.
Doucement, la barde lève les yeux sur le
visage où elle ne voit que de la compassion.

Brusquement, la
porte s'ouvre, surprenant les deux femmes.
Gabrielle cache sa nudité
devant le guerrier qui vient d'entrer.

_ Dépêche-toi, la
Conquérante attend. Dit-il froidement avec un regard avide.
_ Ne la
fais pas patienter trop longtemps. Conseille la vieille femme.

Rapidement,
la blonde s'habille, sentant le regard vicieux sur elle, avant de
suivre son guide à travers le palais vers un destin incertain.
Elle
est incapable de ressentir quoi que ce soit, à part la fatigue et un
malaise inexpliqué. Toute sa vie a basculé le jour où deux soldats,
portant les couleurs de la Conquérante, les ont surpris, elle et son
futur époux, à écrire sur le mur d' une maison des insitations à la
rebellion.

Ce jour-là, elle a tout perdu, sa famille, ses désirs,
ses espoirs, son avenir. Tout son monde s'est effondré, sa vie douce et
paisible a été remplacée par la peur et la souffrance.
A cet instant
précis, une seule question la taraude. Est-ce que Virgil a prévenu ses
parents de ce qui lui est arrivée?

Rien n'est moins certain,
Virgil est tellement imbu de lui-même qu'il n'a pas dû y penser.
C'est
sur cette triste constatation que la blonde aux yeux pers se dirige
vers les cours du palais.
Elle ignore ce qui est pire, la honte, la
peur et le doute ou les souffrances physiques.
Tout serait si simple
si elle n'aurait pas de conscience, si elle ne pourrait pas avoir de
sentiments. Ne pas ressentir la peur de ne pas savoir ce qui va lui
arriver, la honte de ce qui lui est arrivé et celle d'être traitée comme
un animal.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:01

Lorsque les lourdes portes qui mène à l'entrée de
la demeure s'ouvrent, la lumière éclatante du soleil lui est
insupportable. Elle apprécie la chaleur sur sa peau, mais se cache les
yeux en s'arrêtant.
_ Avance! Fait son guide en la poussant.
Doucement,
ses orbes couleur émeraude s'adaptent à la luminosité, lui permettant
ainsi d'observer ce qui l'entoure.
Dans la cour principale, Xena,
vêtue de ses cuirs noirs, est assise sur son destrier couleur isabelle
et l'attend, la majeure partie de ses troupes à ses côtés. Les sourires
sadiques et pervers des hommes rappellent à Gabrielle que sa robe
blanche est plus courte que la décence le permet.
Arrivée à la
hauteur de la Conquérante, cette dernière décide enfin de lui porter un
regard.
_ En selle, esclave. Ordonne la brune avec froideur.
Sans
un mot, la fureur au ventre, Gabrielle s'exécute, montant sur le seul
cheval disponible.
_ En route! Crie la guerrière.
Sur cet ordre,
les portes d'enceinte s'ouvrent et l'armée arborant les couleurs, le
rouge et le noir, de la Destructrice des Nations prend la direction du
port où des marins les attendent.

Quand les deux femmes, suivies
des troupes armées arrivent sur la place de la ville, Gabrielle ne peut
retenir un hoquet de stupeur à la vue des corps ensanglantés et
désarticulés, cloués à des croix.
Malgré les yeux blanchis, les
visages figés pour l'éternité dans une expression de pure agonie, la
couche de sang coaculé qui les recouvre, la blonde reconnaît ses amis,
ceux qui, comme elle, voulaient détrôner la Conquérante.
A la vue de
ce spectacle, la peine envahit son coeur déjà trop douloureux. Face à
ses compatriotes alignés comme des sculptures, elle ne peut rien faire à
part prier pour que leurs âmes trouvent la paix.

La souveraine
des terres connues entend le bruit créé par sa voisine de route, elle
sourit, fière de la réaction que cette vue macabre lui provoque.
Se
tenant droite sur sa monture, elle savoure la peur qui émane des badauds
qui s'inclinent sur son passage, puis une forme capuchonnée dans
l'ombre, attire son attention. Du coin de l'oeil, elle l'observe,
espérant que l'individu relève la tête.

Son attente n'est pas
longue, elle reconnaît aussitôt l'homme qui lui a donné les noms de ceux
qui sont sur les croix.
Brusquement, elle a une envie puissante et
vive de lancer son chakram et lui fendre le crâne. Mais elle ne le fera
pas, il ne mérite pas le soulagement de la mort car la culpabilité
visible dans ses yeux est le meilleur châtiment qu'il puisse recevoir.
Ce
que Xena ne comprend pas, c'est pourquoi elle réagit ainsi. Pourquoi
voir ce lâche de Virgil tenir une blonde aux yeux bleus par la main,
alors qu'il devait épouser sa nouvelle esclave, l'énerve autant?

Ce
que, ni la Conquérante ni Gabrielle ne se doutent, c'est ce qui se dit
entre les deux compagnons qui observent le cortège royal.

_ Ta
petite amie est devenue la catin de ce monstre.
_ C'est impossible.
_ Depuis quand un esclave marche à ses côtés?
_ On s'en fiche.
Callisto, nous ne sommes plus que nous deux, on quitte la ville, on
s'installe quelque part et...
_ Arrête, je ne veux pas entendre
parler de ta maison pleine d'enfants.
_ Qu'est-ce que tu veux faire
alors? Questionne Virgil.
_ Puisque j'ai perdu tous mes partisans
par ta faute, je vais lever une armée.
_ Tu es folle? Personne ne
voudra te suivre.
_ Avec ou sans ton aide, je tuerai la Destructrice
des Nations.
_ Callisto, tu sais que je t'aime, je ferais n'importe
quoi pour toi.
_ J'espère. Répond la blonde avec un sourire perver,
regardant l'armée s'éloigner.


Fière, Xena et ses troupes ont
galopé jusqu'au port le plus proche.
Arrivée à destination, la
Conquérante stoppe sa monture.

_ Suis-moi, esclave.
Gabrielle
s'exécute, ses muscles lui font mal, elle n'est pas habituée à monter à
cheval. En descendant, la blonde tire sur les muscles de son bras, ce
qui réveille la brûlure de son épaule, lui arrachant un cri.

La
brune avance vers les bateaux lorsqu'elle entend la voix de la blonde.
Aussitôt elle se retourne pour la voir serrer les dents sous une douleur
évidente.
Sans réfléchir, la Conquérante s'approche et pose une main
sur la frêle épaule.

La réaction ne se fait pas attendre. La
conteuse se tourne et frappe le bras musclé d'un revers de sa main, le
visage fermé et les yeux plissés dans une rage brutale.
_ Ne me
touchez pas! Hurle la blonde, furieuse.
A peine le geste pratiqué, la
phrase prononcée, Xena empoigne sa petite compagne par la gorge, lui
coupant la respiration. Son regard de glace transperce la jeune femme.

_ Ne refais jamais ça. Siffle la guerrière entre ses dents.

Gabrielle,
suffocante, baisse les yeux. Elle réalise qu'en une fraction de
seconde, sa souveraine aurait pu la tuer. Elle prend conscience que sa
vie est entre les mains de cette femme aussi belle et attirante que
terrifiante et dangereuse.

La rage parcourant son corps, Xena
sait qu'elle peut prendre la vie de la jeune fille simplement en serrant
sa gorge tendue. Etrangement, donner libre cours à sa colère ne lui a
jamais posé aucun problème, mais là, quelque chose l'en empêche, une
petite voix au plus profond d'elle, la somme de lâcher prise avant de
faire une chose qu'elle regrettera.
Sans savoir pourquoi, elle obéit à
cette voix interne, laissant sa victime recevoir l'air bienfaiteur.
_ Suis-moi. Fait la brune en se détournant.
Gabrielle se masse la
gorge, inspirant profondément, son coeur bat à toute vitesse. En
quelques secondes, elle vient de passer de la colère à la panique pour
revenir à la colère.
C'est décidée à retrouver sa liberté et sa vie
d'avant, qu'elle suit la brune.

Soudain, un marin puant et
crasseux, heurte l'épaule de la guerrière en la croisant. Il a juste le
temps de comprendre son erreur, qu'une poigne de fer lui encercle le
poignet et presqu'au même moment, un craquement d'os se fait entendre,
tandis que la paume de l'autre main de la brune s'abat, avec une
rapidité et une violence déconcertante, sur le coude qui se plie à
inverse de ce que permet la nature. Son hurlement déchire l'atmosphère
déjà tendue alors qu'il tombe à genoux.

La conteuse s'arrête pile
en voyant la scène qui se déroule devant ses yeux.
Ce qui
l'hypnotise, ce n'est pas tellement la facilité avec laquelle la
Conquérante lui a brisé l'articulation, mais le sourire sadique empli de
plaisir, qu'elle a arboré quand le craquement sec s'est fait entendre.

Sans
porter la moindre attention au blessé, la brune aux yeux azur reprend
son chemin, faisant craquer sa nuque sous les regards ébahis des témoins
présents.

La jeune esclave avale difficilement sa salive puis
avance vers le navire sur lequel sa maîtresse est montée. Une certitude
lui vient à l'esprit, elle doit arrêter ce monstre.
La mort est tout
ce que cette femme mérite, et c'est à elle de s'approcher suffisament
pour prendre sa vie et la renvoyer là d'ou elle vient. Au tartare.



*****************************************************



Deuxième Partie


Cela fait maintenant deux jours que le navire
craque et fend les flots, que les bottes cliquent sur le pont. Deux
jours que Gabrielle est calfeutrée en fond de cale, ignorant où ce
vaisseau l'emmène.
La lumière qui filtre par espaces entre les
planches lui indique que la nuit est tombée.
Elle somnole, les
mouvements du bateau alliés à l'odeur d'iode qui accompagne l'air froid,
l'empêche de dormir, quand tout à coup, des pas lourds qui s'approchent
attire son attention.

Le bruit reconnaissable d'une clé dans une
serrure se fait entendre juste avant que la porte s'ouvre pour laisser
apparaître un homme aussi gras que sale, montrant ses dents abîmées dans
un rire pervers et louche.

_ Alors, petite. Tu dois t'ennuyer
ici toute seule. Je vais te tenir un peu compagnie. Explique t-il en
refermant le panneau de bois derrière lui.
_ Allez-vous en ou je
hurle. Prévient la blonde en reculant contre la paroi.
_ Ha ha ha!
Pourquoi? Je ne te veux que du bien. En plus, ils sont tous ivres, il
n'y en a pas un seul qui t'entendra. Fait-il en s'approchant.

Lorsque
la conteuse voit le porc puant venir sur elle, la panique l'envahit,
son coeur bat à tout rompre et elle tente de s'éloigner, mais la chaîne
qui lui entrave le poignet l'en empêche.
Le poids de son agresseur
s'abat lourdement sur elle, lui coupant le souffle. La conteuse essaie
de repousser la masse qui l'écrase, mais sans succès.
Sa respiration
déjà difficile est rendue impossible par la bouche baveuse à l'haleine
alcoolisée qui soudain obstrue la sienne.
La blonde aux yeux pers se
débat, frappe et griffe la forme adipeuse couchée sur elle, mais cela ne
sert à rien, au contraire, ça a l'air de l'énerver encore plus.
Des
larmes commencent à couler de ses yeux fermés quand elle réalise que sa
robe est brusquement déchirée, laissant la place à des mains brutales et
collantes.

Le soulagement arrive à une vitesse incroyable. En
une fraction de seconde, tout s'arrête, l'air circule à nouveau dans ses
poumons sans gêne, les doigts violents quittent sa peau, elle peut
bouger librement.
Gabrielle se recroqueville sur elle-même, quand un
bruit assourdissant de métal qui heurte méchament le bois, se fait
entendre.
Une voix pleine de rage résonne.

_ De quel droit tu
oses toucher à ce qui m'appartient? Hurle la Conquérante.
_
Majesté... Suffoque t-il terrifié.
_ Tu as posé tes sales pattes sur
mon esclave, je devrais te saigner comme le porc que tu es. Fulmine la
guerrrière en colère.

La conteuse toute tremblante ouvre les yeux
au moment où elle reconnaît la voix de son sauveur, pour assister à la
scène qui se déroule à quelques pas de l'endroit où elle est étendue.
La
Destructrice des Nations en personne vient de la sauver d'un viol.

Xena,
tremblante de rage et qui sent ses démons prendre possession de son
corps, appuie encore plus fort à l'aide de son avant-bras, sur la gorge
du chien galeux à sa merci. De son autre membre, elle prend la dague
accrochée à sa ceinture et la place dans l'entre-jambe du marin.

_ Pitié, Majesté. Je... Supplie l'homme horrifié.
_ Je ne connais
pas la pitié, surtout pas pour les violeurs.

Avec un sourire qui
s'élargit aussi lentement que sa main armée se déplace, la guerrière
prend un plaisir intense à écouter sa victime hurler de douleur alors
qu'elle le prive de ce qui fait de lui un homme.

Devant les yeux
de la barde horrifiée, il se vide de son sang, criant son agonie.
Gabrielle
sent son estomac se révulser juste avant qu'elle s'évanouisse sous le
poids de tous ces évènements atroces.
Elle ne se rend pas compte que
deux bras forts la porte, en direction du pont.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:02

Xena, qui se trouvait sur le pont à savourer son vin, avait vu ce
chien descendre dans les cales et à ce moment-là, elle se doutait bien
qu'il n'allait pas pour chercher de l'alcool. Dans ce cas-là, ils serait
allés à deux pour pouvoir remonter le tonneau. C'est ainsi qu'elle
entreprit de le suivre, heureusement pour la jeune femme.

La
guerrière arrive en haut des marches et là, sur le pont à sa droite,
deux marins testent leur force au bras de fer.

_ Vous deux!
Ramassez le corps en bas et jetez-le à la mer.
_ Bien, Majesté.
Répond l'un d'eux.

C'est sous les deux regards surpris que la
Conquérante porte son doux fardeau vers sa cabine, partagée entre la
peine pour cet être si fragile et la colère envers ce porc vicieux.


Lentement,
Gabrielle prend conscience du confort dans lequel elle se trouve, la
mollesse sous son corps et la douceur sur sa peau.
Persuadée que
c'est un rêve, la blonde refuse d'ouvrir ses yeux, mais quand elle
déplace sa main, la texture satinée qu'elle sent sème le doute dans son
esprit. Avec un soupir, ses paupières se soulèvent et découvrent son
environnement. D'un bond elle se redresse, les yeux écarquillés.
Le
claquement régulier de l'eau lui prouve qu'elle est toujours sur le
bateau, mais au lieu d'être sur le sol dur et froid de la cale, elle se
trouve sur un lit confortable, douillet, une couverture en soie couvrant
son corps à moitié dévêtu.
La décoration, bien qu'en partie plongée
dans l'obscurité nocturne, est riche, preuve d'un goût évident pour le
confort.
_ Enfin réveillée.

L'affirmation venant d'un coin
d'ombre, surprend la blonde qui sursaute.

Depuis qu'elle a
allongé et couvert sa nouvelle esclave dans son lit, Xena n'a pas cessé
de l'observer, ses traits fins adoucis par l'inconscience, sa beauté
juvénile exposée aux rayons de la lune.
Une certitude l'a frappée,
cette jeune fille a autant de courage que de charme. Ce qui lui reste à
découvrir, c'est si son esprit et son intelligence équivalent le reste.
Dans
le silence qui a accompagné son étude de la jeune conteuse, la brune
aux yeux azur s'est surprise à avoir le désir violent et brutal de
toucher cette peau douce. Il lui aurait été si simple et facile de
caresser la joue offerte, pourtant elle a refoulé son envie,
l'enfouissant dans l'alcool.

_ Où suis-je? Questionne la barde
en s'asseyant sur le bord du lit.
_ Dans ma cabine. Répond la
guerrière en quittant le coin d'ombre où elle se tient.
_ Je m'en
doutais, tout ce luxe ne peut être que pour vous.
_ Perspicace.
Ironise la brune.
_ Merci, pour votre intervention.
_ Ne me
remercie pas, je l'ai fait pour moi.
Face à l'expression
interrogative arborée par son interlocutrice, Xena ressent le besoin de
s'expliquer.
_ C'est hors de question qu'un de mes hommes prenne ce
qui m'appartient, ils t'auront quand je n'aurai plus besoin de toi. Du
vin?
_ Buvez-le vous-même et étouffez-vous avec.
_ Fais
attention, petite fille, je peux te tuer quand bon me semble et te faire
souffrir plus que tu ne peux l'imaginer.

Etrangement, cette
menace sonne faux. Quiconque aurait parlé ainsi à la Destructrice des
Nations, serait sans vie dans la seconde même, pourtant, elle n'a pas
envie de perdre son esclave. Sûr que la raison est simplement parce que
cette fille est la première à oser lui tenir tête, elle se sert à
nouveau un verre de vin.

_ Alors, dis-moi, comment espérais-tu
me détrôner?
_ Où va t-on?
_ Réponds.
_ Vous d'abord.

Les
deux femmes se jaugent du regard.
La blonde, les lèvres pincées pour
s'empêcher de prononcer des mots qu'elle pourrait regretter, ne compte
pas baisser les yeux. Malgré ses ressentiments, elle ne peut s'empêcher
d'admirer ce regard d'acier aussi beau que dangereux. Bizarrement,
Gabrielle est obligée de lutter pour ne pas céder à son désir de se
noyer dans cet océan couleur saphir.

Xena, elle non plus ne
compte pas baisser les yeux, surtout pas devant son esclave. Ses deux
orbes clairs ne sont plus que deux fines fentes. En temps normal, elle
utiliserait la force pour avoir une réponse, mais elle ne le fera pas.
Pourquoi,
elle l'ignore, de plus, si elle répond à la question, rien ne lui
assure qu'elle aura une réponse à sienne.

_ En Egypte. Dit-elle
simplement avant de boire.
_ L'union fait la force, une fois que
j'aurai rallié tout Corinthe à ma cause, j'aurai convaincu les villes
alentours, puis les pays. Même avec toutes vos troupes vous n'auriez
rien pu faire.
_ Eh bien, tu vois loin. Ricane la guerrière.
_
Qu'est-ce que vous voulez dire? Demande Gabrielle en fronçant les
sourcils.
_ Réfléchis, mon peuple a peur de moi et il t'aurai fallu
des lustres pour mener à bien ton plan.
_ C'est certain, mais la
peur qu'ils ont de vous est-elle plus grande que l'envie de liberté?
_ Pour certains oui, pour d'autres non.
_ Il y a des personnes
courageuses et déterminées, ce sont eux qui mettront un terme à votre
règne.
_ Il y en a plus qui ont peur de moi que de courageux. Je ne
crains rien.
_ La peur est le courage des lâches, Majesté.
_
C'est vrai, mais on arrive à rien sans volonté et c'est ce qui manque
aux pleutres comme celui qui devait te servir d'époux. Sourit la brune.

Durant
toute la joute verbale, aucune des deux protagonistes n'a baissé les
yeux, soutenant le regard l'une de l'autre avec défiance.
Xena a
gagné ce combat. Résignée, Gabrielle baisse la tête. Elle ne voit pas le
sourire hautain et fier arboré par sa maîtresse qui continue à
s'alcooliser.

_ Pourquoi?
_ Pourquoi quoi?
_ Pourquoi
suis-je encore en vie? Je doute que vous ayez besoin de moi pour écrire
vos mémoires.
_ C'est exact, je n'ai pas besoin de tes talents
d'aède. Si tu es toujours vivante c'est parce que tu m'amuses.
_ Je
vous amuse! S'exclame la blonde en regardant la Conquérante, éberluée.
_ Oui. Tu n'imagines pas à quel point c'est ennuyeux quand tout le
monde est d'accord juste parce qu'ils tiennent à leurs misérables vies.
Des seigneurs, des rois, des forces de la nature s'écrasent devant moi,
et toi, une gamine frêle et fragile, me tient tête et me répond! C'est
vraiment ironique. Et distrayant. Sourit t-elle.
_ Je ne suis pas
votre bouffon. S'énerve la blonde.
_ Exact. Tu es une ditraction.
_ Vous n'êtes qu'une... S'emporte Gabrielle.
_ Prends garde, si tu
vas trop loin, je n'hésiterais pas à te tuer. Siffle la guerrière.

A
cet avertissement, la conteuse exédée, se lève et s'approche de la
grande brune. La rage qui se déverse dans son corps est visible jusque
dans ses yeux émeraude. C'est son visage à quelques centimètres de clui
de son adversaire qu'elle hurle ce qu'elle croit être son désir.

_ Alors faites-le! Maintenant!

Quand Xena voit la furie blonde
fondre sur elle, tous ses muscles se contractent, pourtant elle ne fait
aucun geste pour stopper l'impact qui risque d'avoir lieu entre leurs
deux corps, au vu de la vitesse avec laquelle le petit être approche.
La
phrase criée est comme un coup de semonce, son coeur manque un
battement, pour une raison inconnue, tandis qu'un souffle chaud caresse
ses lèvres serrées lui donnant des frissons le long de l'échine.
D'un
mouvement trop rapide pour être esquivé, la Conquérante attrape la
gorge tendre de sa main gauche sans serrer réellement.

Les deux
protagonistes se perdent dans les yeux de l'une et de l'autre, oubliant
la réalité qui les entoure, l'endroit où elles sont et même qui elles
sont. La colère qui bout en leur intérieur s'estompe, la seule chose
dont chacune est consciente est le regard de l'autre qui, dans les deux
cas, s'adoucit jusqu'à ce que plus aucune flamme de colère ne soit
visible.
_ Faites-le. Murmure Gabrielle absorbée par l'océan bleu
acier.
Hypnotisée par les yeux couleur émeraude, la Conquérante met
quelques minutes à comprendre la requête. Pourtant ce qu'elle voit dans
les yeux de sa victime ne correspond pas aux paroles prononcées.
_
Ce n'est pas ce que tu veux. Murmure Xena.
Envoûtées par le regard
adverse, elles ne se rendent pas compte que l'espace entre elles se
rétrécit jusqu'à ce que leurs lèvres s'effleurent.

Soudain, des
coups frappés contre le bois de l'unique porte les ramènent brutalement à
la réalité. Le temps qui s'était arrêté reprend son cours. Leurs coeurs
battent à l'unisson, à un rythme insoutenable.
C'est le souffle
court qu'elles remettent une distance raisonnable entre leurs deux
corps, pendant que la brune lâche prise machinalement.

_
Majesté, tout va bien? J'ai entendu crier. Demande un soldat à travers
la porte.
_ Laisse-moi! Crie la guerrière en regardant le panneau de
bois.
_ Bien, Majesté.

Elles écoutent les pas s'éloigner en
reprenant lentement une respiration normale.
Gabrielle, les yeux
rivés au sol, n'ose pas bouger, elle tente de comprendre ce qui vient de
se produire.
Xena reprend déjà ses esprits, une chaleur étrange et
inconnue pour elle, parcourt son corps, ayant comme point de départ, son
coeur. Reportant son attention sur son esclave, la voyant pour la
première fois vulnérable, elle décide de ne pas perdre la face. La
Conquérante s'approche de la conteuse avec un sourire carnassier.
_
N'oublie pas que je peux exauser ton souhait quand bon me semble.
Chuchote t-elle.
Sur cet avertissement, la brune saisit la nuque
tendue et attire le visage juvénile contre le sien, offrant un baiser
fougueux qui n'a rien de vertueux.

La blonde frappe les épaules
musclées dans l'espoir insensé de la faire lâcher prise, en vain.
Malgré
le dégoût qu'elle éprouve, tant à cause de la personne qui l'embrasse,
que de l'haleine empestant l'alcool qui lui rappelle celle du porc de la
veille, au plus profond d'elle, une sensation étrange naît. Sans que
Gabrielle sache pourquoi, ni qu'elle s'en rende vraiment compte, elle
aime le contact qu'elle a avec la guerrière.
Son estomac menace de se
rebeller, alors elle utilise la seule solution qui lui reste pour se
libérer.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:03

Xena recule lentement, arborant un sourire sadique
juste après que les dents de sa prisonnière se soient enfoncées
durement dans sa lèvre inférieure. De l'index, elle essuie le sang qui
coule, puis lèche le liquide rouge en fixant la conteuse.

Gabrielle,
furieuse, serre les mâchoires aussi fort que ses poings. Elle refuse de
baisser la tête. Mais du revers de la main, une gifle magistrale venue
de nulle part, l'y oblige. C'est la joue brûlante qu'elle se retrouve
allongée au sol.

_ Le jour va bientôt se lever, si tu veux
quitter ma cabine, je te conseille de mettre une de mes robes, je ne
serais pas toujours là pour te sauver. Explique la guerrière en prenant
la direction de la sortie.
_ Je croyais que vous ne vouliez pas que
quelqu'un touche à ce qui vous appartient.
_ Et qui te dis que c'est
de mes hommes qu'il faut te protéger. Sourit la brune.

Sur cette
phrase ambiguë, Xena quitte sa cabine, laissant une jeune femme blessée
et esseulée.

Lorsqu'elle arrive sur le pont du navire, c'est un
spectacle pitoyable qui l'attend.
Soldats et marins sont vautrés à
même le sol, débraillés, certains ont encore leur verre à la main,
d'autres ronflent la bouche grande ouverte.
Seuls ceux assignés au
bon fonctionnement du navire ne sont pas ivre-morts. Ce qui les a rebuté
à participer à la beuverie est sûrement la certitude de perdre la vie
s'ils quitteraient leur poste.
La Conquérante se dirige vers l'unique
soldat sobre.

_ Majesté. Fait-il avec une révérence.
_
Qu'ils soient tous réveillés à l' aube.
_ Bien, Majesté.
_ Va
dormir un peu.
_ Merci, Majesté.

Soulagé d'avoir un peu de
repos, il s'éloigne. Le guerrier est surpris de recevoir cet ordre, mais
n'en souffle mot à personne.

Xena se dirige alors vers la proue
du vaisseau et elle repense à l'expérience qu'elle vient de vivre. En
temps normal, elle aurait tué quiconque pour la moitié de ce qu'a dit et
fait la blonde. Elle voulait voir les yeux pers blanchir au rythme de
la vie qui quitte son corps, prendre son dernier souffle et pourtant,
elle ne l'a pas fait.
La Conquérante soupire en s'appuyant à la
rambarde, son regard de glace porté vers les astres éternelles qui
scintillent dans l'obscurité nocturne, témoins silencieux, du passé,
présent et futur, de l'existence de l'homme, de ses victoires, de ses
défaites mais aussi de ses erreurs.
_ M'as-tu ensorcelée, Gabrielle?
Se demande t-elle.


Après avoir trouvé une robe en satin
bleu, qui ne doit pas cacher grand chose du corps sculptural de la
Conquérante, vu qu'elle lui est à peine trop longue, Gabrielle se dirige
vers l'air pur.
Quand elle arrive sur le pont, elle est écoeurée par
l'amas de corps jonchés et imbibés d'alcool sur le sol.
Soudain elle
voit à l'autre bout du bateau, son bourreau. La blonde est incapable de
bouger devant la scène qui s'offre à elle.
La terrible Destructrice
des Nations se tient là, vulnérable comme si elle portait le poids du
monde sur ses épaules.
Ses cheveux flottant dans le vent, reflètent
la clarté de la lune, ses yeux rivés au ciel obscur, elle est perdue
dans ses pensées.
Elle n'a plus rien du monstre que tous connaissent,
elle n'est plus qu'une femme solitaire et meurtrie possédant une beauté
digne d'une déesse.
Subjuguée par cette vision qu'elle n'aurait
jamais cru voir un jour, Gabrielle retient son souffle de peur que ce
rêve trop réel ne se brise.

Puis lentement, Xena baisse la tête,
ses mèches couleur obsidienne font place à un visage où deux orbes
clairs brillent comme deux diamants, deux étoiles tombées du ciel.

La
guerrière pense au présent et ressasse le passé, la douleur et la rage
se disputant la suprématie sur son esprit torturé. Quand, mue par une
force invisible, elle se détourne des lumières qui déchirent les
ténèbres, à la fois si proches et si lointaines, pour voir un ange
descendu du paradis.
Là-bas, vêtue de bleu, le souffle de l'océan
emportant les cheveux d'or dans son sillage, se tient la plus belle des
créatures que le monde ait porté.
Dès que ses yeux croisent les
émeraudes remplies de tristesse, Xena se redresse et fait face. Dans
aucun cas, elle ne veut paraître faible devant quelqu'un et surtout pas
devant son esclave.

Juste une fraction de seconde avant que le
masque de froideur ne reprenne sa place, la conteuse est sûre d'avoir vu
de la tristesse sur les traits anguleux d'habitude si fermés. Mais
peut-être cela n'était qu'un rêve. Une vision forgée par son esprit,
poussée par l'espoir fou de trouver de la bonté en cette femme.
Le
charme rompu, elle avance vers sa souveraine d'un pas incertain. Cette
dernière tourne son attention vers les flots, elle n'a pas besoin de
voir la jeune femme, elle la sent approcher.

Le calme qui règne,
où seuls les craquements du bois et les vagues qui se fracassent contre
la coque se font entendre, est interrompu par la voix douce et
mélodieuse de la blonde aux yeux pers.

_ Vous croyez que les
étoiles pleurent?
_ Pourquoi le feraient-elles?
_ Parce que
depuis la nuit des temps elles sont là, elles regardent, impuissantes,
l'homme détruire le plus beau cadeau que les dieux lui ont fait, la vie.
_ Je ne sais pas si elles pleurent, mais ce que je sais, c'est que la
vie est un cadeau empoisonné
_ C'est l'homme qui l'empoisonne.
_
Si les étoiles pouvaient nous parler, que crois-tu qu'elles nous
diraient? Questionne la brune désirant changer de sujet.
_ Elles
nous rappelleraient notre passé.
_ Pourquoi?
_ Parce qu'il se
répète. A travers les siècles, les hommes ont toujours recommencé les
mêmes erreurs, les menant inexorablement à leur perte et ils le feront
encore dans le futur, parce que nous ne savons pas en tirer de leçon.
_ Ah oui?
_ Oui. Ils y a toujours eu des monstres assoiffés de sang
et de pouvoir, il y en aura encore, mais tous finissent par mordre la
poussière.
_ Je te rappelle que moi j'ai réussi à conquérir le
monde.
_ Oui, mais on n'échappe pas à son destin.
_ Non, mais on
peut le modifier pour obtenir ce que l'on veut.
_ Qu'est-ce que
vous voulez vraiment? Diriger le monde ou seulement avoir le pouvoir.
_ Ecoute-moi bien, petite fille, je ne te le dirai pas deux fois. Tu as
du cran et j'apprécie, mais ne me pousse pas à bout ou tu périras dans
d'atroces souffrances. Explique la guerrière sèchement.

Face à la
femme qui la domine, Gabrielle baisse la tête, elle va trop loin, elle
le sait. Morte, elle ne pourra pas accomplir son but, tuer la
Conquérante.

Sans un mot de plus, Xena s'éloigne, ce qui
l'énerve, en plus de la façon dont son esclave ose lui parler, est
qu'elle lui a posé une question à laquelle elle-même n'avait jamais
réfléchi.
Quand elle a entrepris sa conquête, elle savait qu'elle
voulait diriger et obtenir le pouvoir, mais maintenant?

C'est
avec un doute à l'esprit qu'elle retourne dans sa cabine, laissant la
conteuse seule à regarder le lever du soleil à l'horizon.

Malgré
son envie de meurtre et de ne plus voir cette femme, elle écoute,
attentive, prête à bondir dès qu'un bruit ou le présage d'une agression
de la part d'un de ces hommes, se fait entendre.

Durant le reste
du voyage, la Conquérante n'a pas approché son esclave, passant de sa
cabine à la proue du navire où elle se tenait debout pendant des heures à
fixer l'horizon. Pourtant, elle a toujours gardé un oeil sur la jeune
femme, faisant passer un message très clair, par un simple regard à
chaque homme qui laissait les yeux vagabonder sur le corps de la blonde.

Depuis
la nuit de la beuverie, Gabrielle n'a pas parlé, ce qui d'ailleurs,
après des jours en mer, commence à lui manquer.
Plongée dans les
souvenirs de la vie qu'elle avait avant, pensant au bonheur qu'elle a
rêvé avoir, maintenant qu'elle l'a perdu, la conteuse ne voit pas la
Conquérante marcher dans sa direction.

_ Terre! Crie la vigie.

A
ce mot la liesse s'empare des hommes. Quant aux deux femmes, elles se
regardent en silence, puis Xena marche d'un pas rapide vers la barde.
Violament, elle la saisit par le bras et la traîne vers les escaliers
qui mènent à fond de cale, sans que la prisonnière ne tente de se
débattre.

Arrivée à destination, la souveraine entrave les
poignets à l'aide des chaînes qui l'avaient retenue au début de leur
voyage.

_ Pourquoi m'attachez-vous, Majesté?
_ Je ne veux
pas que tu prennes la fuite.

La Conquérante ressort sans oublier
de fermer à clé afin que personne ne puisse entrer, avant de retourner
sur le pont. La crainte d'une fuite n'est que la moitié de la vérité,
mais comment expliquer une chose qu'elle-même ne comprend pas. Comment
dire à une esclave sans importance et qui aurait dû mourir depuis
longtemps, qu'elle, la Destructrice des Nations, a peur qu'il lui arrive
malheur?
De retour à l'extérieur, elle attrape par le col, le
premier marin qui passe à sa portée.

_ Toi! Si jamais quelqu'un
touche mon esclave durant mon absence ou s'il lui arrive quoi que ce
soit, je t'en tiendrai totalement respponsable. Je te ferai torturer si
elle n'a ne serait-ce qu'un hématome, c'est clair?
_ Oui. Bien,
Majesté. Répond t-il terrifié.
_ Tous à vos postes! Prêt à
débarquer! Hurle la Conquérante en lâchant sa proie.

Un cri de
joie lui parvient de la part de tous ses soldats qui courent chercher
leurs armes. Le besoin qu'ils ont de se défouler se lit sur leurs
visages. Seul le combat qui aura bientôt lieu contre les Egyptiens
pourra assouvir leur soif de sang et les soulager de leur surplus
d'énergie due au temps passé cloîtrés sur ce navire.

La
Conquérante aussi ressent l'excitation, à l'idée qu'enfin, depuis des
mois où elle devait se contenter de bagarre ou d'entraînement avec ses
hommes, elle va pouvoir ouvrir les portes et libérer les démons enfouis
au plus profond d'elle. Ressentir à nouveau le plaisir de tuer, de voir
le sang couler comme un feu puissant et irradiant qui parcoure ses
entrailles, une extase à l'état pur. Le soulagement d'extérioriser sa
rage trop longtemps contenue.

C'est avec impatience qu'elle
descend dans sa cabine prendre son épée et son chakram.

_ Que ce
soit un bain de sang. Ricane une voix masculine.
Xena s'arrête net
en entrant dans sa cabine.
_ Arès!
_ Pour te servir. Ironise le
dieu vautré sur le lit.
_ Qu'est-ce que tu veux? Questionne
froidement la guerrière en fermant la porte.

En riant, l'homme se
lève et s'approche de la brune, la dominant de toute sa stature.

_ T'apporter mon soutien moral pour le combat que tu vas mener.
_
Bien sûr.
_ Mais je m'inquiète pour ma guerrière préférée.
_
Comme tu vois, je me porte à merveille. Sourit-elle en le contournant.
_ Ta nouvelle esclave est très mignonne.
_ Si c'est pour ça que tu
es là, tu devras attendre que je me lasse d'elle. Réplique t-elle en
s'asseyant sur le lit.
_ Je sais que tu ne me donnes que tes restes.
C'est ça le problème.

Le dieu se retourne faisant face à la
Conquérante, son regard interrogateur l'oblige à s'expliquer.

_
Ben oui, après ton passage il n'y a plus grand chose à récupérer, tu
abîmes trop tes esclaves de corps.
_ Je ferai un effort avec cette
blonde pour que tu puisses encore t'en servir.
_ Un conseil,
débarrasse-toi d'elle. Fait-il en se rapprochant d'elle.
_ Et
pourquoi ça? Questionne t-elle, suspicieuse.
_ C'est une rebelle et
elle est plus maligne qu'elle en a l'air, je ne voudrais pas qu'elle te
cause des problèmes.
_ Arès, le grand dieu de la guerre a peur d'une
gamine! Rit la brune.
_ Je n'ai pas peur, je ne veux pas que tu
perdes ton trône.

Lentement, il se penche et capture les lèvres
tendres en un baiser chaste.
Xena se laisse faire, tout en fixant son
interlocuteur.

_ Méfie-toi d'elle, ma chère.
Avec ce
conseil, il disparaît dans un flasch bleuté.

_ Qu'est-ce que tu
me caches, Arès? Se demande t-elle en se levant.


Enchaînée à
fond de cale, Gabrielle fulmine.
L'Egypte risque d'être détruite pour
le plaisir d'un monstre assoiffé de sang et elle, elle est impuissante,
si près du carnage qui aura lieu et incapable de l'empêcher.
Au-dessus
de sa tête, les pas se pressent, puis tout à coup, le silence complet.
Tout
ce que ce calme indique, c'est que la Conquérante et ses troupes ont
quitté le navire, près à faire couler le sang.
Et tout ce qu'elle
peut faire, c'est attendre le retour de sa souveraine.
Bizarrement,
la blonde souhaite voir revenir la guerrière.
Surprise par ces
pensées, elle tente de se persuader que son désir vient de la peur de ce
qui lui arriverait si la Conquérante mourrait au combat.
Dans
l'expectative, elle soupire et fait la seule chose sensée à cet instant,
attendre.

Alors que l'une se morfond sur un bateau, l'autre
arrive en vue de la première ville.
Un sourire satanique aux lèvres,
Xena lève son épée vers le ciel.

_ A l'attaque! Hurle t-elle.

C'est
dans cris assourdissants que les soldats, l'arme à la main, chargent la
ville, telle une meute de chiens enragés lâchés sur une proie qui ne
peut pas se défendre.
Les hurlements couplés au nuage noir d'hommes
enragés qui foncent sur la ville comme un nuée d'insectes, créent la
panique.

Les soldats entrent dans la ville, tranchant la tête à
tous les êtres vivants qui ont le malheur de se trouver sur leur
passage.
Hommes, femmes et enfants perdent la vie sous les lames des
envahisseurs. Leur sang gicle contre les murs des masures, se mêle au
sable chaud qui recouvre le sol, s'écoulant et faisant des flaques
rouges.
Même la garde égyptienne s'écroule sous la puissance des
coups portés par les soldats surentraînés.

La Conquérante, quant à
elle, évolue entre les demeures, déchirant les membres des personnes
qui croisent son chemin.
Elle prend un plaisir immense à regarder la
peur et l'horreur dans les yeux de ses victimes juste avant que, le
cadeau qu'est la vie ne les quitte.
Les âmes s'échappent de leur
enveloppe charnelle à un rythme effréné, dans les hurlements de terreur.
La
fuite est impossible, l'ennemi avançant trop vite en laissant derrière
lui des amas de chair sanguinolente.

Enivrés par la vue du sang
qui éclabousse, par l'odeur de la mort qui plane dans l'atmosphère, par
la peur palpable dens les cris stridents, les hommes revêtus d'armures
massacrent sans aucune pitié tous ceux qui n'arborent pas l'emblème
rouge et noir de la Conquérante.
La Destructrice des Nations sent le
souffle dévastateur de ses démons qui, du plus profond de son être,
parcourt son corps, faisant naître un feu intense et incontrôlable. Son
visage est déformé en un rictus sauvage lui ôtant toute trace
d'humanité.
Son coeur bat à tout rompre sous l'excitation qui la
dévore.

L'avancée de l'armée ne connaît pas d'entrave, elle est
rapide et impitoyable. Même la fumée acre qui se dégage des demeures en
feu ne la ralentit pas.

Dans sa soif de sang, Xena ne voit pas le
guerrier égyptien courir derrière elle, l'épée levée, prêt à frapper.
C'est
au dernier moment que son instinct la prévient du danger encouru. Après
avoir sorti son épée d'un corps, où elle était enfoncée jusqu'à la
garde, la Conquérante se retourne à temps pour voir l'arme s'abaisser
sur elle.
Avec une grâce féline, elle se déporte, esquivant le coup
qui lui aurait été fatal. La lame a entaillé son bras, mais elle ne
ressent pas la douleur, juste l'air froid qui caresse sa chair mise à
nu.
Énervée par l'arrivée subite, elle fond sur son ennemi et lance
son bras dans un mouvement latéral. Ce geste vif met fin à la vie du
malheureux. La tête du guerrier roule dans la poussière, accompagnée
d'un geyser de sang avant que le reste du corps ne s'effondre à son
tour.

Xena regarde son bras lorsqu'elle sent un liquide chaud
glisser le long de sa peau, y faisant coller le cuir qui le recouvre.
Vexée
de s'être fait avoir aussi bêtement, sa rage se décuple, lui offrant
une force surhumaine.
Elle avance au milieu des cadavres découpés et
démembrés, des amas de chair méconnaissable, sur lesquels les soldats
grecs marchent sans aucun scrupule. Certains corps bougent encore, le
sang bouillonnant qui s'échappe à grands flots soulève et emporte des
débris d'os brisés ou de chair taillée.
Les corps en charpie,
éparpillés donnant naissance à des mares teintées de rouge, étendent
leurs boyaux ou leur cervelle sur le sol. Leur camp est indéfinissable,
tant les restes de ce qui était il y a peu de temps humain, sont
crasseux et ensanglantés.

Au détour d'une masure, un Égyptien a
le malheur de tomber nez à nez avec la Conquérante qui n'a plus rien
d'humain.
Avec une rapidité foudroyante, la brune brandit son épée et
lui tranche la chair. Sous ses yeux, le buste de l'homme se tord et
glisse en arrière, alors que ses jambes s'effondrent dans la direction
opposée. Coupé en deux au niveau de la taille, ses entrailles fumantes
quittent leur emplacement pour se déverser sur le sable.

A ce
stade, la guerrière ne voit ni réfléchit plus, seul son instinct la
pousse, elle est comme un animal sauvage, enragée et assoiffée de sang.
Le
carnage continue, les hommes tombent, les corps disloqués sous la
puissance des coups portés s'étalent après le passage des envahisseurs.

Le
soleil descend à l'horizon, comme s'il préférait ne pas voir la terre
des Pharaons qui, en ce jour funeste, est devenue rouge.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:03

Ce massacre a continué jusqu'à ce que les troupes de la Destructrice
atteignent le désert.
Pour tous une chose est sûre, aujourd'hui c'est
cet endroit qui est détruit, ravagé par le feu la hargne de la
Conquérante, mais demain, ce sera au tour des villes voisines. Toute
résistance semble vaine face à la meute enragée.

Xena, souriante,
arpente le charnier immense qui, il y a encore quelques heures, était
une ville paisible, colorée et enjouée. Au milieu des corps enchevêtrés,
des bustes vidés de tout ce qu'ils contenaient, des crânes broyés, à la
cervelle écrasée dans le sable, quelques personnes terrifiées se
tiennent debout attendant que leur destin soit scellé par la brune aux
yeux azur. Tous regardent la femme qui vient de faire voler en éclats
leur vie, leurs espoirs et leurs peines. Le sadisme visible sur ses
traits anguleux ne présage rien de bon.

Un homme parmi les
survivants, trop jeune ou trop impulsif, se rue sur la Conquérante dans
une tentation folle de la blesser. Un jeune paysan, sans arme, contre
une guerrière accomplie, l'issue ne fait aucun doute.


Quand
Xena voit le jeune fou se ruer vers elle en hurlant, elle stoppe son
élan et le regarde s'approcher. Lorsqu'il est à sa hauteur; elle lui
assène un coup d'épée, mais sa main glisse, tant l'arme est couverte de
sang. Elle ne réussit qu'à lui faire une énorme entaille dans son flanc
gauche. Avec un cri horrible de douleur, il s'effondre.

Déchue
d'avoir raté son coup à cause du liquide rouge coagulé qui recouvre ses
mains, elle plante sa lame dans le sol, prend le blessé suppliant par le
cou à deux mains et lui tourne la tête avec un craquement sinistre,
au-delà de ce que permet la tolérance.
La Conquérante lache prise,
laisse tomber le corps sans vie, la tête tournée à l'exact opposé de la
normale et reprend son arme ainsi que son chemin.

_ Ce sont les
seuls survivants? Questionne t-elle.
_ Oui, Majesté. Répond un
guerrier proche d'elle.
_ Les hommes forts seront tués, les femmes
seront vendus en tant qu'esclaves, les enfants, les vieillards et les
malades restent ici. Ils ramasseront les morceaux de leurs
compatriotes. Rit-elle.
_ Bien, Majesté.

Sous le regard
satisfait de la Destructrice des Nations, les familles et les amis sont
séparés avec des cris et des pleurs.

La face obscure et noircie
qui avait pris possession du corps de la guerrière, s'atténue. Ses
démons sont à nouveau enfermés au plus profond de son être. C'est
seulement maintenant qu'elle commence à ressentir la fatigue du combat
et aussi la douleur de son bras. Xena regarde le trou béant dans le
cuir, son sang dégouline de son poignet. Une chose est sûre, il lui
faut des points de suture.

_ Toi! Appelle t-elle un guerrier.
_ Oui, Majesté. Fait-il en s'approchant.
_ Prends quelques hommes
pour escorter les prisonniers au navire, ils seront vendus à Athènes,
les autres partent tout de suite vers les terres voisines, je veux tout
le pays sous mon contrôle à la prochaine lune.
_ Bien, Majesté.

Le
guerrier s'éloigne pour faire exécuter les ordres. Il sait que s'ils
veulent avoir conquis l'Egypte entière dans les temps, c'est à dire dans
deux semaines, ils devront se battre jour et nuit.
Mais la peur que
leur inspire la Conquérante est plus forte que celle de mourir.

Soudain
lasse, la brune repart en direction du port. Derrière elle, le soleil
disparaît laissant l'obscurité nocturne veiller sur les âmes qui
viennent d'être privées de leur droit d'exister.
En silence, la nuit
va cacher le carnage généré par la Conquérante.

Il semble que
tout ce qu'approche la guerrière se ternit, tout ce qu'elle touche
sombre dans l'horreur. Son passage ne laisse que désolation, douleurs et
peines, peur et violence. Rien ne semble survivre à cette femme qui, du
jour au lendemain est apparue avec son armée, semant la destruction,
telle un fantôme libéré des enfers.
Personne ne sait rien d'elle, ni
d'où elle vient, même pas ses hommes , ni pourquoi elle a décidé de
conquérir le monde, ni pourquoi elle est si cruelle. Certains racontent
que c'est une créature d'Adès, envoyée pour détruire le monde et qu'elle
se nourrit de la peur de ses victimes.
D'autres disent que c'est une
âme damnée qui a réussi à éviter le royaume des morts.
Chacun y va
de sa supposition, mais tous sont loin, très loin de la vérité. Personne
ne se doute, ni même soupçonne ce que cache la face dure, fière et
cruelle de la brune aux yeux azur.

Personne ne peut imaginer le
chaos qui règne dans l'esprit de la guerrière, la souffrance qui engorge
son coeur, les pleurs trop retenus qui ont fini par assécher son âme
fracassée.


De retour au port improvisé, Xena est surprise par
le calme qui y règne.
Lorsqu'elle monte à bord du vaisseau royal,
elle s'aperçoit qu'il est désert. Elle réfléchissait à la manière dont
elle tuera les marins qui ont quittés leur poste sans son autorisation, à
son retour à Athènes. Même si ce sera dur d'attendre jusque là, elle
n'a pas le choix car la brune a besoin d'eux pour rentrer.

Avec
un soupir, elle descend dans les cales, s'assurer que la blonde va bien.
Arrivée à destination, la Conquérante ouvre la porte derrière laquelle
son esclave est censée attendre depuis des heures.

Quand
Gabrielle aperçoit sa souveraine si sale et couverte de sang de la tête
aux pieds, elle est écoeurée. L'odeur du liquide rouge mélangé à celle
de la transpiration lui donne envie de vomir.
La conteuse est sidérée
par l'expression arborée par la brune, en totale contradiction avec son
apparence. Son visage lisse et son regard empli de lassitude, pour la
première fois la blonde lui trouve une apparence humaine.

Un
certain laps de temps passe sans que les deux adversaires ne pratiquent
un geste. Puis Xena sort la clé cachée dans sa ceinture et la lance à
portée de main de la prisonnière.

Interloquée, la conteuse
observe sa souveraine qui repart, avant de ramasser l'objet et libérer
ses poignets endoloris des chaînes qui les entravent.

Pourquoi la
libère t-elle? Pourquoi a t-elle l'air presque humaine? A qui
appartient tout ce sang? A t-elle perdu la bataille?
Toutes ces
questions sans réponses tournent dans l'esprit de la jeune femme.

Elle
se lève et monte l'escalier qui l'amène à l'air libre tout en massant
ses articulations meurtries et bleuies.
Le soleil a disparu à
l'horizon, ne diffusant plus qu'un halo de lumière rosée, entrecoupée de
colonnes de fumée noire qui indiquent l'endroit où s'étendait la
première ville écrasée sous la puissante armée de la Destructrice des
Nations.

Dans sa cabine, les yeux rivés sur l'étendue d'eau à
perte de vue, la Conquérante réfléchit, ne comprenant pas pourquoi au
lieu de se féliciter de sa victoire, elle s'est inquiétée du bien-être
de la blonde agaçante.

Des pas feutrés se font entendre. La
légèreté du bruit prouve à la guerrière que la personne qui s'approche
ne peut être que son esclave.
Quand l'intruse pénètre dans la pièce,
Xena ne se retourne même pas pour constater que son intuition est juste.

_ Normalement, quiconque pénètre dans mes quartiers sans frapper, perd
la vie. Explique la guerrière sans se retourner.

Prenant son
courage à deux mains, Gabrielle s'approche derrière le dos de la femme
et observe l'être entier. Ce n'est que lorsqu'elle se tient à ses côtés
qu'elle remarque l'entaille béante dans la chair du bras.

_
Mais, vous êtes blessée!
_ Qu'est-ce que tu veux?
_ Vous avez
perdu beaucoup de sang. Enlevez votre veste, je vais vous soigner.

Le
coeur pris dans la glace de la grande femme manque un battement. Elle
porte son attention sur son interlocutrice, ce qu'elle voit dans les
orbes couleur émeraude la transperce. Pour la première fois, une
personne lui montre de la compassion.

En silence, la guerrière
s'exécute, certaine que ce qui lui faut aussi, c'est un bon bain.


Le
lendemain matin, le navire de la Conquérante s'est remis en route pour
la Grèce. Le vent dans les voiles; un silence gêné plane sur le
vaisseau, tous les hommes savent qu'ils ont fait une erreur en quittant
leur lieu de travail pour la nuit.

Debout à la proue du navire,
se tient Xena, les yeux rivés sur un point invisible au loin.
Une
sensation étrange et dérangeante la ronge, lui hérissant le poil de sa
nuque.
Son instinct lui indique un danger imminent. Elle ignore ce
qui va se passer et ceci la rend irritable.

La guerrière ne
réalise pas immédiatement une présence derrière elle.

_ Il faut
changer vos pansements.
_ Pas maintenant. Rétorque t-elle, surprise
et avec froideur.

Lentement, Gabrielle pose sa main sur l'épaule
musclée. Quelque chose ne va pas, la conteuse en a la certitude en
voyant le corps élancé dont tous les muscles sont contractés.

Brutalement,
une main surgie de nulle part à une vitesse fulgurante, se pose sur la
gorge tendre et serre, coupant le souffle à la conteuse.

Un
regard froid et dur se pose sur le visage juvénile reflétant la peur. La
brune a envie de lui faire mal, la voir supplier d'arrêter, mais pas de
la tuer.

_ J'ai dit plus tard. Siffle t-elle entre ses dents.

Deux
êtres totalement opposés se font face, l'une dégageant une rage folle,
l'autre une peur bleue. Leurs deux auras se frôlent et se mêlent comme
les mèches couleur corbeau le font avec les mèches d'or.
Aucune des
deux n'a l'intention de baisser la tête.

C'est une voix
masculine qui les sort de la transe dans laquelle elles se trouvent.

_ Majesté! A tribord!

Xena regarde à droite du navire pour
apercevoir la menace que son instinct infaillible lui avait annoncée.
Dans
le chaos qui se déclenche sur le pont, elle réfléchit, le danger arrive
trop vite et il est trop tard pour l'éviter. Tout ce qui leur reste à
faire, c'est espérer survivre.

_ Accrochez-vous! Hurle la
Conquérante en cherchant un point d'ancrage pour s'y tenir.

_
Mon Dieu! S'exclame la conteuse.

Tétanisée par la peur, elle ne
bouge pas, elle est comme attirée par le mur d'eau de plusieurs mètres
de hauteur qui arrive droit sur le bateau à une vitesse vertigineuse.
Son
esprit ne saisit qu'une information, la lame de fond va faire chavirer
le navire et provoquer leur mort.
Horrifiée, les jambes tremblantes,
la jeune blonde voit la fin de sa vie approcher quand une poigne de fer
l'attrape par son avant-bras, la tirant vers un but inconnu.
La barde
se laisse traîner, son coeur bat si fort qu'il lui semble qu'il va
bondir hors de sa poitrine. Elle ferme les yeux refusant de regarder ce
qui va la conduire vers la terreur inconnue qu'est la mort.
Incapable
de penser, son corps parcouru de picotements, elle heurt violemment le
bois humide, deux bras puissants lui enserrent la taille l'empêchant de
respirer.

Xena, accrochée au bastingage, sent la peur bouillir et
faire battre son coeur trop fort. Elle serre contre elle la jeune
femme, comme un trésor trop précieux pour l'abandonner à Poséïdon.
Lorsque
l'ombre du mur d'eau s'étend sur le vaisseau annonçant la catastrophe
imminente, elle ferme les yeux et serre les mâchoires en attendant
l'impact.

Le navire riche et imposant, à l'image de sa
propriétaire, est comme une coquille de noix sur l'écume.
A bord, les
hommes, courageux ou trop terrifiés qui regardent la mer se jeter sur
eux, hurlent à pleins poumons.

Le grondement de la masse aqueuse
est couvert par les battements cardiaques aux oreilles de la jeune
blonde. Soudain, elle sent les muscles qui entourent son abdomen se
resserrer et se crisper sur le tissu de sa robe. Tout ce que la conteuse
peut faire, c'est remonter les genoux et ses pieds sous ses cuisses.
Machinalement, ses bras se posent sur ceux qui la maintiennent contre la
forme d'énergie pure dans son dos. Ses mains se ferment sur celles plus
grandes et plus puissantes qui l'immobilisent. Ne plus voir ni entendre
est un soulagement qui lui est refusé.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:04

Envahie par la peur, la Conquérante n'en mène pas
large. L'air a du mal à se frayer un passage vers ses poumons, à cause
de l'adrénaline qui coule dans ses veines, ainsi que par le poids léger
du petit corps tremblant qu'elle serre contre son thorax.

Quand
le plancher sous ses pieds commence à pencher, elle tire de toutes ses
forces sur ses bras, le bois du bastingage, qui passe à l'intérieur de
son coude la blesse, mais elle est insensible à la douleur.

La
fin est là, palpable et présente, pourtant le temps, dans son sadisme,
ralentit son cours et semble savourer cet instant puant l'effroi.

Effrayée
comme jamais auparavant, Xena, les yeux fermés et les mâchoires
serrées, baisse la tête, son front appuyé contre le crâne de son
esclave, le nez enfoui dans les mèches qu'elle sait dorées, sa bouche si
près de la nuque qu'elle peut sentir son parfum.
Bizarrement, la
Conquérante se sent bien, comme si elle avait trouvé sa place sur cette
terre.

Mourir en se sentant vivre pour la première fois, l'ironie
du sort peut-être.
Sur cette pensée, Xena perd la capacité de
réfléchir, son instinct de survivre prend le dessus, où est-ce son
esprit de contradiction.

Se battre contre la mort, contre le
destin, ne pas donner d'aboutissement à l'ironie qui se déroule à cet
instant, voilà ce qu'elle doit faire.

Durant un laps de temps,
tout paraît figé, un rire guttural semble faire écho au grondement de
l'eau, juste avant que cette dernière ne s'abatte sur le bateau.

Sous
la force de l'impact couplé à la puissance et la vitesse du mur aqueux,
le bâtiment est écrasé, disloqué emportant ses occupants dans le
tourbillon froid de l'écume blanche.

Le souffle coupé, les hommes
tentent en vain de lutter contre le courant, sans succès bien sûr,
poussés vers les abîmes de l'oubli.


La guerrière, qui n'a pas lâcher
prise, ouvre les yeux et regarde l'eau obscure tourbillonner, emporter
les débris de bois, elle et son fardeau, couler, tourmentés par le
courant.
Poussée par une impulsion aussi soudaine que vive, elle
fronce les sourcils et se met à battre des jambes frénétiquement,
poussant leurs deux corps vers le haut.

La fatigue commence à se
faire ressentir, mais la brune continue malgré le manque d'air qui lui
brûle les poumons.
Sa progression ralentit, quand soudainement, elle
sent le corps frêle collé au sien, bouger, des jambes rencontrent les
siennes. Xena réalise qu'une poussée similaire à la sienne se produit.

C'est
en nageant ensemble contre le courant, que les deux femmes exténuées et
les jambes lourdes, rejoignent la surface.

Enfin, après une
dernière impulsion de leurs membres inférieurs, la blonde et la brune
percent la surface liquide, inspirant profondément l'air vivifiant qui
leur a tant manqué, à grosses bouffées.
La guerrière lâche prise,
rendant à sa compagne son espace personnel.
Fatiguées, éprouvées,
elles tentent de garder la tête hors de l'eau.

_ Ca va?
Questionne la guerrière.
_ Oui, j'ai juste très froid.

Durant
tout le temps qu'a duré le naufrage, la brune n'a pas cessé de se
préoccuper de la survie de son esclave, sans s'inquiéter pour sa
personne.
Maintenant encore, elle balaie les alentours du regard à la
recherche d'un objet flottant qui pourrait servir de support à sa
compagne d'infortune.
A sa gauche, ô miracle, un morceau de coque
dérive avec le courant.

_ Suis-moi! Ordonne t-elle sèchement.

Chaque
partie de son corps tremblant encore sous le choc de ce qui vient
d'arriver, la conteuse s'efforce de nager dans le sillage de sa
souveraine.
Arrivées à la bouée improvisée, les deux rescapées s'y
accrochent, reposant leurs jambes lourdes et leurs poumons en feu.

_ Où... Où sont les marins? Murmure Gabrielle à bout de souffle.
_
Morts sans doute.

La brune observe la jeune femme exténuée à ses
côtés, fermement accrochée au bois qui les maintient à la surface, la
tête posée sur son bras et les yeux fermés, elle a l'air si fragile.

_ Gabrielle.

N'obtenant aucune réponse, Xena pense qu'elle a
sombré dans l'inconscience sous le coup de l'épuisement et de l'émotion.
La maintenant en place d'une main, la brune nage et si son sens de
l'orientation ne la trompe pas, dans la bonne direction.

Le
chemin sera long et éprouvant, mais c'est le seul moyen si elle veut
sauver sa vie et celle de la jeune conteuse.


Deux jours
entrecoupés d'une nuit se sont écoulés depuis le naufrage, deux jours
que la guerrière nage, emportant avec elle la blonde exténuée et
certainement malade à en croire son corps tremblant et la toux qui la
secoue.
Xena fait de son mieux, mais après tout ce temps dans l'eau
glacée, son corps épuisé réclame du repos qui lui est refusé sans cesse
par l'esprit qui le commande.

Il y a encore quelques minutes, les
deux naufragées croyaient à un mirage, mais maintenant qu'elles sentent
le bois rugueux sous leurs doigts endoloris, elles sont certaines que
c'est bien réel. La joie au coeur, remerciant la providence, elles
montent l'échelle de corde qui les mène à bord d'un navire.

Dans
leur désir d'aider les deux femmes, ou plutôt leur envie d'en profiter
avant de les vendre, les pirates les prennent à leur bord.

Gabrielle,
heureuse d'être sortie de l'eau glacée est soulagée à l'idée qu'elle
pourra peut-être avoir nourriture et sommeil. Elle ne voit pas les
regards vitreux et les rires pervers.

Xena, malgré l'épuisement
lutte pour se tenir debout, persuadée que ces soudards vont leur créer
des problèmes. Ce qui l'inquiète, c'est son état. Si elle doit se
battre, y arrivera t-elle? Quoi que lui dicte son corps, elle devra
tenir, les expressions lubriques des marins qui n'ont pas vu de femmes
depuis longtemps, ne présagent rien de bon.

_ Eh les mecs, on a
fait une bonne pêche. Ricane l'un d'eux.
_ Qui êtes-vous? Comment
êtes-vous arrivées ici? Demande un balafré qui semble être le chef.

_ Je suis Xena, la Destructrice des Nations. Répond t-elle, le dominant
de toute sa hauteur.
_ Je me disais bien que ta tête me rappelait
quelqu'un. Puis à ses hommes. Tuez-la.

Avec des sourires édentés,
les matelots poisseux et balafrés sortent leurs armes, prêts à en
découdre avec la célèbre brune. Tous ont entendu parler de sa réputation
de guerrière, mais ce qui entrave leur peur, c'est qu'elle est seule
contre vingt.

Machinalement, la Conquérante passe en mode combat,
dévoiler son identité n'était peut-être pas une bonne idée.
Le
premier porc vicieux s'approche, elle éjecte son épée d'un coup de pied
latéral, avant de l'envoyer au tapis d'un violent coup de botte à
l'estomac.

Rapidement, elle ramasse la lame, prenant un avantage
et la fait tourner.
Son bras blessé se rappelle à son bon souvenir,
lui envoyant des décharges de douleur du coude à l'épaule.




Pourtant, elle continue à se défendre, sans prêter attention à
son esclave qui se cache derrière elle.
Xena taille dans les
chairs, perce les corps en frappant aussi fort que possible tous ceux
qui l'approchent.

_ Attaquez! Crie le chef frustré de voir ses
hommes tomber face à une femme.

Avec un cri de colère en commun,
ils se jettent tous sur elle.
Dépassée par le nombre et la fatigue,
son corps fonctionne au ralenti, la faiblesse envahissant chaque partie
de son être.

La brune, dont la vue se trouble, n'aperçoit pas le
pirate arriver à sa gauche. C'est un avertissement crié par la conteuse
qui la force à se retourner. Son temps de réaction étant trop long, elle
voit juste un bras orné d'un bâton s'abattre sur son crâne avant que
tout devienne noir.

Sous les rires goguenards des pirates, la
conteuse voit son unique chance de s'en sortir, s'effondrer inerte.
Apeurée, avec la crainte de ce qui va lui arriver au ventre, la jeune
femme recule, alors qu'un bandit s'approche, son regard exprimant bien
ses intentions.

_ Arrête. Dit le chef, puis à la conteuse. Qui
es-tu?
_ Je m'appelle Gabrielle. Je suis... Je suis la promise de la
Conquérante.

La barde se doute que la brune n'aurait pas
apprécié ce mensonge éhonté, mais elle espère que la peur du courroux de
la guerrière suffira à les empêcher de lui faire du mal.

_ Ah
oui? Sourit le pervers.
_ Oui. Et vous vous doutez que si l'on me
touche, quand elle se réveillera, elle me vengera. Assure t-elle
courageusement.
_ Mais si elle est morte elle ne se réveillera pas.
Rit un matelot en levant sa dague au-dessus de la brune inconsciente.
_ Non!

La voix grave et tremblante stoppe net le geste
meurtrier, créant la stupeur.

_ C'est moi le chef, alors vous
les enfermez toutes les deux en fond de cale et qu'aucun ne les
approche. Exécution!
_ Mais qu'est-ce qui te prend?
_ Réfléchis.
C'est la Conquérante et sa catin, on peut demander une bonne rançon
pour leur libération. Mais si vous touchez la blondasse, elle nous fera
la peau.
_ T'inquiètes, on sera déjà loin.
_ On parle de la
Conquérante. Rétorque le chef.
_ Très bien. Mettez-les en fond de
cale. Fait le pirate dépité.

C'est ainsi que Gabrielle est
traînée à nouveau dans les cales et que la guerrière la plus redoutée et
combative se retrouve enchaînée, comme elle-même l'a très souvent, trop
souvent fait avec ceux qui allaient contre ses idéaux.

La
conteuse terrifiée, écoute la serrure se refermer derrière elle, puis
s'approche de sa compagne de malheur.
La blonde arrache un morceau de
sa robe pour éponger le sang qui coule le long de la tempe.
Elle se
surprend à penser que la Conquérante est encore plus belle quand elle
est inconsciente, comme libérée du masque de froideur qu'elle arbore.

Gabrielle,
incertaine de ce qui l'attend, avec l'espoir que les dieux ne l'ont pas
sauvée de la noyade pour la faire périr entre les mains de ces
pleutres, veille sa compagne. Elle, la chef des rebelles qui n'avait
qu'une envie, tuer le monstre qu'est la Conquérante, se surprend à
vouloir revoir le bleu acier de ses yeux. Cela fait maintenant plusieurs
jours qu'elle attend de voir les paupières s'ouvrir. D'apercevoir
l'éclat vif de cet océan couleur azur qui l'hypnotise, ce regard dans
lequel elle aimerait se perdre.
Durant ce bout de temps où elle est
partagée entre la peur pour sa vie et la crainte insensée pour celle de
sa souveraine, les seules visites que la blonde a reçues, c'était la
livraison de nourriture et d'eau.

Le noir omniprésent s'estompe
doucement, laissant place à une douleur intense qui martèle sa tête.
Xena ignore où elle se trouve, tout est flou. La guerrière n' a
nullement envie d'ouvrir les yeux, préférant la volupté de la
semi-conscience dans laquelle elle flotte.
Le tambour qui frappe se
transforme en battements cardiaques. Dans son esprit embrumé, deux
émeraudes magnifiques se dessinent pour prendre l'apparence de deux yeux
qu'elle connaît. Un murmure lui parvient, comme un appel au secours
venu d'ailleurs. « J'ai besoin de toi. »

Un son doux, agréable,
une voix de velours qui ne lui appartient pas, mais qui lui donne le
courage de quitter son cocon de bien-être.
Lorsqu'elle ouvre les
yeux, ces deux orbes clairs sont toujours présent, mais cette fois
entourés d'or.
Malgré sa vue trouble, Xena sourit à cette pure
merveille, ce qui lui semble être la plus belle chose qu'elle n'a jamais
vue de toute sa vie. Le charme est rapidement interrompu, tant par un
contact froid sur sa joue, que par son cerveau qui reprend pied et
accepte la vérité.

Quand la conteuse voit las paupières se
soulever, dévoilant ce qu'elle espérait tant, en fines fentes, elle ne
peut s'empêcher de sourire avec la joie au coeur. Un soulagement la
pénètre et elle soupire de contentement.
Pourtant, un choc se produit
au plus profond d'elle. Là, allongée, la Destructrice des Nations
sourit. Gabrielle est interloquée par ce geste naturel, qu'elle n'aurait
jamais cru apercevoir sur le visage de la brune. D'un autre côté, son
âme ne peut résister à cette vision. Attendrie, la jeune femme ne peut
s'abstenir et pose sa main tremblante sur la joue de sa souveraine.

Le
sourire disparaît, les sourcils se froncent et les yeux s'ouvrent en
grand. La conteuse retire sa main, pensant que c'est le toucher qui
créée cette réaction.

La brune tente de se relever, mais son
corps entier proteste, envoyant à son cerveau, des signaux douloureux
qui lui arrachent une grimace.

_ Restez allongée? Conseille la
barde timidement.
_ Depuis combien de temps suis-je inconsciente?
Questionne t-elle en se recouchant.
_ Plusieurs jours. Vous avez
pris un sacré coup sur la tête.
_ Je le sens. Rétorque la guerrière
froidement.
_ Vous devriez vous reposer. Propose Gabrielle pour
briser le silence.
_ Je devrai prendre ce bateau par la force.
_
Pas dans votre état. Vous avez pris un bon coup de bâton, votre
blessure au bras s'est rouverte et en nageant aussi longtemps vous avez
atteint vos limites physiques. Alors reposez-vous, on verra ça plus
tard.
_ Tu es barde et médecin? Ironise Xena.
_ Non, c'est une
évidence. De plus, tant que nous sommes en mer nous ne risquons rien.
_ Comment ça? Demande la brune suspicieuse.
_ Ils veulent demander
une rançon pour notre libération.
_ Pour moi, c'est sûr, mais toi,
je crois plutôt qu'ils vont te vendre au marché des esclaves.
_ En
fait, je leur ai dit que j'étais votre promise. Explique la conteuse en
baissant la tête.

Un silence pesant s'installe, la blonde craint
que la guerrière ne s'emporte parce qu'elle, une esclave, s'est servie
de la Conquérante pour sauver sa vie.

_ Tu es une petite
maligne.

Surprise par l'amusement distinct dans la voix,
Gabrielle regarde sa compagne pour la voir la fixer, un sourcil caché
sous ses mèches couleur corbeau.
Le visage de la blessée est, comme à
son habitude, fermé, son regard est glacial, pourtant la blonde
jurerait avoir perçu un soupçon de rire dans les paroles prononcées.

Xena
est impressionnée, elle ne s'était pas encore rendue compte que la
jeune femme était aussi vive d'esprit.
Au fond d'elle, le dégoût
s'installe, celui de s'être fait battre par une bande de vauriens.

Un
pas lourd se fait entendre, prévenant les deux captives qu'elles vont
avoir de la visite.

Avec une lourdeur qui caractérise une
personne qui n'a jamais entendu parler de délicatesse et encore moins de
savoir-vivre, un marin entre dans la pièce exiguë.
Sale, mal rasé,
suant comme le porc qu'il est et empestant l'alcool, il s'accroupit
devant les deux prisonnières.

_ Ravi de voir que sa Majesté est
réveillée. Ricane t-il.
_ Qu'est-ce que tu veux? Questionne la brune
en le foudroyant du regard.
_ Ce que je veux? M'amuser avec deux
belles femmes. Mais je tiens trop à la vie pour seulement essayer,
Majesté.
_ Tu es moins stupide que tu en as l'air. Intervient la
conteuse.

A ce moment, l'homme perd son sourire narquois, se
redresse et s'approche de la blonde qui sent la peur grandir en son
coeur.

Instinctivement, Gabrielle rampe contre la paroi, mais
rien ne peut la protéger de la masse adipeuse qui se rue sur elle.

Il
soulève sa victime par le col de sa robe et la colère déforme son
visage déjà assez hideux. D'un revers de la main, il assène une gifle
monumentale sur le visage juvénile, envoyant le frêle corps à l'autre
bout de la pièce.

Incapable de réfléchir, la conteuse ferme les
yeux, une douleur fulgurante brûle sa joue juste avant qu'elle ne heurte
violemment le plancher de face. Le souffle coupé par le choc, sa tête
tournant et à la limite de l'inconscience, la jeune femme ne réalise pas
que son bourreau revient à la charge.

Décidé à lui faire payer
son insulte, le pirate se jette sur la forme allongée au sol, la prenant
par l'épaule, il la retourne, prêt à frapper à nouveau.
La
stupéfaction l'arrête. Une marque en forme de X sur l'épaule de sa
victime attire son regard.


_ Tu es son esclave! S'exclame
t-il.

Gabrielle, tous ses muscles contractés, les yeux fermés
attend le coup suivant, mais rien ne se passe. La phrase prononcée sonne
comme le glas. Pétrifiée, elle est certaine que maintenant, son
existence ne tient plus qu'à un fil.

Riant aux éclats, l'homme
lâche sa proie et porte son attention sur la guerrière qui n'a pas
bronché durant toute la scène.

_ C'est ta préférée, Majesté? Je
te comprends, mais quand le chef saura qu'elle a menti, elle ne te
servira plus à rien. Fait-il entre deux rires.
_ Tue-la. Qu'est-ce
que tu veux que ça me fasse. Crache t-elle avec véhémence.
_ Oh non.
Elle sera punie pour son mensonge, mais elle rapportera bien quelques
dinars sur le marché aux esclaves.

Riant encore plus fort, il
s'en va, laissant l'une terrifiée, l'autre énervée.
Lentement, la
blonde se relève pour voir sa comparse furieuse et le souffle rauque.
Pourquoi est-elle aussi irritée? Gabrielle n'en a aucune idée.

Deux
jours se sont écoulés depuis que la vérité a été dévoilée. Depuis que
tous savent que la femme aux yeux pers n'est rien d'autre qu'une
esclave, Gabrielle craint pour son avenir.
Un seul point a été
positif durant ce laps de temps, elle a vu une autre facette de la
terrible Destructrice des Nations. Elle l'a vu faible mais également
calme, plongée dans ses pensées. La blonde a même remarqué, que dans ces
cas-là, la guerrière paraît humaine.

Cela fait maintenant des
heures que la brune fixe un point invisible, réfléchissant à la manière
de se sortir de cette situation, et se venger de ces bons à rien qui ont
réussi à l'enchaîner. Tellement concentrée, Xena ne se rend pas compte
du regard inquisiteur qui observe son profil.
La conteuse réfléchit,
elle aussi, se demandant pourquoi cette femme d'une beauté rare, a
besoin de semer la peur et la mort. Pourquoi vit-elle dans la haine
alors qu'elle est capable de gentillesse. Une seule des nombreuses
questions qui la taraudent passe la barrière de ses lèvres.

_
Pourquoi m'avez-vous sauvée lors du naufrage?

Brusquement sortie
de ses réflexions par la voix douce, la Conquérante pose ses yeux azur
sur son interlocutrice.

_ Parce que tu peux encore me servir.
_ Vous ne pensez vraiment qu'à vous. Fait la blonde interloquée.
_
Évidemment. Tu ne crois quand même pas que ta misérable petite vie
compte pour moi.

Vexée d'avoir été aussi crédule, Gabrielle
baisse la tête et refoule ses larmes.

_ Tout ce qui compte,c'est
moi, tout ce qui m'intéresse c'est ce qui peut me servir. Tu as
compris?
_ Oui. Ce que je comprends c'est que vous êtes une femme
sadique, égoïste et vénale. Fulmine la blonde en colère.
_ Pour qui
te prends-tu, petite fille? S'énerve la brune.
_ Pour ce que vous ne
serez jamais, une personne normale.

La brune sent sa colère se
décupler. A cet instant, elle n'a qu'une envie, faire avaler sa langue à
la jeune femme qui vient de l'insulter. Bondir sur sa proie et
l'étrangler à mains nues serait si agréable pour elle.

La
conteuse, par contre, refoule sa colère sous sa peur au moment où sa
souveraine se jette sur elle. Heureusement, les lourdes chaînes la
retiennent, sans cela la barde serait morte.

Frustrée, la
guerrière pousse un cri rauque qui vient du fond de ses entrailles,
effrayant sa comparse ainsi que les pirates qui imaginent l'arrivée d'un
monstre géant enragé.

Il n'y a que le chef de bande qui ose
bouger. Suite au râle à glacer le sang, il avale sa salive et descend
voir les prisonnières. Quand il arrive à destination, ses yeux
s'écarquillent devant le spectacle qui se joue devant lui.

La
blonde terrifiée est acculée contre la paroi. La Conquérante tire sur
ses chaînes, faisant saigner ses poignets et son visage n'a plus rien
d'humain. Tout son corps est tendu dans l'espoir de se libérer de ses
entraves. Ses muscles sont contractés à les déchirer et sa respiration
est courte et rapide.

_ Eh! Ca suffit! Hurle t-il.
_ Je vais
te tuer pour avoir osé me parler ainsi. Siffle la guerrière entre ses
dents à Gabrielle.

Prenant son courage à deux mains, l'homme sort
une dague de sa ceinture, s'approche de la barde et lui plaque la lame
froide contre sa gorge.

_ Si c'est tout ce qu'il te faut pour te
calmer, Majesté!

Le sentiment douloureux qui dévore son être
comme une marée noire et gluante qui coule en recouvrant son esprit,
l'empêche de réfléchir.
Ces mots prononcés par la jeune femme
résonnent si fort dans sa tête. Soudain, la vision de l'arme brillante
sur la peau tendre libère ses démons. Sans savoir pourquoi, elle refuse
que quelqu'un d'autre qu'elle touche la conteuse.
Poussée par sa peur
et crainte étrange, celle de voir sa compagne perdre la vie, ses forces
se décuplent. Les chaînes cèdent alors que la guerrière se rue vers le
malotru terrifié, qui lâche aussitôt sa victime. Il recule contre le
mur, les flammes qui dansent dans le bleu acier sont pire que le rictus
sadique qu'elle arbore.

Avec toute la grâce féline qui la
caractérise, Xena approche de sa victime. Inconsciente du danger, la
conteuse passe derrière elle. Tout ce qu'elle veut, c'est se débarrasser
des décharges électriques qui parcourent son corps. A une vitesse
inouïe, son poing fermé va s'écraser sur le nez du vaurien avec un
craquement sec et une giclée de sang passe entre ses lèvres.
Le
deuxième coup frappe encore plus fort et envoie le crâne s'éclater
contre le mur. Le chef de la bande s'écroule, la moitié de son visage et
l'arrière de sa tête démolies, chair et os se mélangent. Le sang et des
bouts de cervelle restent collés à l'endroit où sa tête a heurté le
bois.

L'odeur du sang remplit l'air iodé, enivrant les sens de la
Conquérante, comme si des êtres malfaisants excités par la mort,
avaient pris possession de son corps et le contrôlaient.
Xena
admire son oeuvre, la tête plate, les yeux révulsés, la mâchoire
inférieure perpendiculaire à la supérieure de ce miséreux.
Loin
d'être écoeurée, elle en veut plus, plus d'os brisés, plus de chair mise
à nu. Elle prend la direction de l'endroit où elle sait pouvoir
assouvir son envie de tuer, donner la mort à tous ces pirates poisseux
et puants avec tout ce que son esprit lui dicte à ce moment.

Effrayée,
Gabrielle a assisté à toute la scène, prostrée dans le coin opposé de
la pièce avec l'espoir qu'elle ne sera pas la prochaine victime. Lorsque
les os ont craqué, son estomac a menacé de se rebeller. Maintenant
qu'elle voit les mèches noires s'écarter pour laisser apparaître un
visage démoniaque, elle se bouche les oreilles et ferme les yeux. Sa fin
approche.

Le temps ralentit, elle attend le premier coup, mais
il ne vient pas.
Tout son être tremble, une sueur froide coule le
long de son échine. Intriguée, elle ouvre un oeil pour ne voir que le
vide.

Des cris désordonnés se font entendre, des hommes courent
au-dessus de sa tête et il y a des bruits de lourdes chutes. Ceci lui
fait penser que la brune continue son massacre. Ce qu'elle ignore,
c'est pourquoi elle est encore en vie.
La guerrière n'a pas caché son
envie de la tuer, de plus, c'est bien elle qui a déclenché les foudres
de sa colère, alors pourquoi s'en prend t-elle aux autres?

La
peur lui nouant la gorge, la conteuse pose son menton sur ses genoux
dans l'expéditive de la suite des événements.

Sur le pont, Xena
savoure le plaisir intense de voir ces individus mourir sous ses coups,
portés avec une force bestiale et surhumaine.
Soit dans l'espoir de
sauver leur misérable existence, soit par contrariété d'être battus par
une femme, les pirates restants se ruent sur la guerrière.
On entend
leurs vertèbres se briser sous la puissance des coups de pied assénés.

Rien
ni personne ne semble en mesure de stopper la vague dévastatrice de
Xena. Les hommes tombent les uns après les autres avant d'avoir pu
arriver à toucher la brune.
Les corps inertes s'entassent aux pieds
de la guerrière, qui ne paraît pas faiblir.

Le bateau vogue sur
la Mer Ionienne, à son bord et sans aucun témoin, le carnage prend fin
avec la mort du dernier être masculin présent.

N'ayant plus
personne à massacrer, Xena tente de se calmer.
Tout ce qu'elle
réussit à faire en cet instant, c'est hurler au ciel la rage qui la
ronge. Son cri ne ressemblant à nul autre son connu, se répand sur les
flots, un son violent et rauque qu'une seule âme peut entendre, un
esprit doux, effaré et terrifié par ce cri qui n'a rien d'humain.


Le
ciel s'assombrit, rendant obscure l'écume à perte de vue, lorsque la
guerrière bouge enfin. Elle se retourne et regarde l'amas de chair qui
commence à empester.
Un visage lui apparaît, tendre, effrayé. Sans
savoir pourquoi, elle ne veut pas que la jeune femme voit les corps
tordus au-delà de ce que la nature permet, certaine qu'elle a dû être
assez dégoûtée par le meurtre commis dans la cale.
Exaspérée par ces
pensées, elle ramasse ceux qui étaient des individus vivants il y a
quelques heures encore, comme de vulgaires sacs pour les jeter à la mer.

Dans
le sous-sol du navire, Gabrielle écoute le silence qui a suivi le
hurlement, apeurée à l'idée que le monstre sanguinaire vienne réclamer
son âme. Mais aucun son n'est audible.
Maintenant que son rythme
cardiaque s'est calmé, des pas lourds résonnent. Affolée, elle écoute
les allers et retours, tous suivis du bruit reconnaissable d'un objet
lourd qui heurte l'eau.
Intriguée, la blonde se lève et lentement
elle monte l'escalier qui mène au pont.
Arrivée à destination, c'est
la peur au ventre qu'elle regarde ce qui se passe. Là devant ses yeux
dilatés, la brune ramasse les carcasses afin de s'en débarrasser.

Une
fois son travail terminé, la Conquérante pose ses yeux sur la conteuse
qu'elle a plutôt sentie arriver qu'entendue. Les deux protagonistes
s'observent sans bouger, un bref instant, jusqu'à ce que Gabrielle
prenne la parole en avançant de deux pas. Elle est certaine que si elle
aurait dû mourir, ce serait déjà chose faite.


_ Qu'est-ce
qu'on va faire? Demande la blonde.
_ On rentre en Grèce.
_ Vous
pouvez diriger ce bateau toute seule?
_ Non, tu vas m'aider. Répond
la brune en s'éloignant.

Et c'est ainsi que les deux femmes
prennent le cap en direction d'Athènes.


********************************

Troisième Partie

Dans
le silence qui accompagne la brume matinale, un navire arrive au port
du Pirée sans bruit, sortant du brouillard semblable à un bateau
fantôme.
Les quelques pêcheurs présents à cette heure matinale
regardent le nouvel arrivant, interloqués.
La masse blanche qui
flotte s'estompe pour leur permettre d'apercevoir une forme humaine
pleine de crainte et de peur.
L'un d'eux, zélé ou fasciné par la
jeune blonde, se propose d'aider à l'amarrage du navire.
Sitôt fait,
Gabrielle descend du bâtiment qui l'a amenée ici.

_ Bonjour. Tu
es seule?
_ Pourquoi? Questionne la conteuse soupçonneuse.
_
C'est rare de voir une femme seule sur un navire, encore moins si elle
est belle comme toi. Explique t-il avec un sourire idiot.
_ La
Conquérante est...


La barde ne peut finir sa phrase car l'homme rit aux
éclats.

_ Qu'est-ce qui te fait rire ainsi? Demande t-elle
irritée.
_ La Conquérante est morte! Ricane t-il.
_ Quoi?
_
La Destructrice des Nations est morte. Vive la Destructrice. On est
enfin libre.
_ Mais non. Elle...
_ Elle est morte, je te dis!
Elle a essuyé un naufrage, même elle avec tout ses talents n'a pas pu
survivre.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:04

Tout se bouscule dans la tête de la blonde. Le décès de la
guerrière doit être entrain de se propager comme une traînée de poudre.
Celle
dont il parle n'a peut-être pas entendu puisqu'elle est en bas pour se
préparer à donner la meilleure impression possible.
Que doit-elle
faire? Annoncer la vérité à son interlocuteur? Non. Se sauver, c'est
tout ce qu'elle a à faire. Fuir le port avant que la brune n'arrive.



Envahie par la joie, la conteuse s'apprête à courir, mais
elle y renonce à la dernière minute.

_ C'est... C'est une
grande nouvelle. Excuse-moi, je vais chercher mes affaires.
_ Ca te
dit qu'on aille boire un verre à la taverne après? Fait-il timidement.
_ Non, je ne pense pas? Répond t-elle sèchement.

Sous le regard
dépité du pêcheur, elle reprend le chemin qui l'a amenée à l'inverse.
Décidée à parler à sa souveraine de ce qu'elle vient d'entendre,
troublée de vouloir le faire, elle avance avec les jambes tremblantes,
quand une voix suave la surprend.

_ Tu plais à cet homme, ça se
voit.
_ Vous avez tout entendu? Questionne la conteuse après un
sursaut.
_ Oui. Répond la guerrière depuis le coin d'ombre dans
lequel elle s'était dissimulée.
_ Qu'est-ce que vous comptez faire?
_ D'abord je dois savoir où sont mes hommes, après j'aviserai.
_ Je
peux me renseigner. Je passerai plus discrètement que vous parmi la
populace.
_ Fais ce que tu veux. Rétorque la brune en pénétrant à
l'intérieur du vaisseau.

Avec un soupir, Gabrielle s'en va en
direction de la ville.
Seule entre les quatre murs d'une cabine, Xena
s'appuie contre la porte et se laisse glisser jusqu'à ce qu'elle se
retrouve assise au sol.

Comment cela a t-il pu arriver? Elle est
partie mener un combat qui aurait servi à étendre sa domination, et au
lieu de cela, elle a tout perdu, jusqu'à son existence.

Soudain,
une odeur qu'elle connaît lui parvient, augmentant encore son dégoût.

_ Arès, que veux-tu?
_ T'offrir mon soutien. Explique t-il dans un
éclair bleuté.
_ Je n'en veux pas.
_ Tu me déçois. La
Conquérante qui baisse les bras, je n'aurai jamais cru voir ça. C'est ta
blonde qui te rend faible ou tu as encore de l'eau dans ta tête?

_Ca ne me fait pas rire. Crie t-elle.
_ Oh non? Je veux retrouver ma
guerrière préférée. Je veux que tu te battes. Les gens te croient
morte, mais ton trône t'appartient toujours. Va à Corinthe et reprend ta
place.
_ Et comment?
_ Tu n'as plus d'hommes, mais tu as encore
ta fougue. Utilise-la.

Suite à cet ordre, il disparaît, laissant
la brune dans incertitude.
Le doute s'insinue en elle, par
expérience, Xena sait que si elle écoute le dieu de la guerre, elle fera
une erreur, mais d'un autre côté, elle ne veut pas abandonner ce
qu'elle a mis des années à obtenir.
Ce qui la retient en priorité,
c'est le peuple.
Pourra t-elle se défendre face à une masse enragée
et peut-être armée?
Son peuple la déteste, elle le sait, s'il la
reconnaît, il ne la laissera pas reprendre le contrôle.

Dans ce
tumulte d'émotions contradictoires qui l'habite, la peine s'insurge
alors qu'elle a la certitude que son esclave ne reviendra pas.
Que
faire? Telle est la question qu'elle se pose en fermant les yeux, la
tête appuyée contre le bois.

Suite à un laps de temps assez long,
où Xena n'a pas bougé, des pas légers se font entendre, attirant son
attention.
Elle ouvre grand les yeux pour voir son esclave
s'approcher.

_ Pourquoi es-tu revenue?
_ D'après ce que j'ai
pu comprendre, les restes de votre navire ont été retrouvés sur le
rivage de la Crète et la nouvelle est partie de là. Quant à vos troupes
je n'ai pas pu avoir d'information. Tenez, je vous ai trouvé ça. Ce
n'est pas digne d'une souveraine, mais vous passerez inaperçue. Explique
la blonde en lui tendant un manteau noir.
_ Tu peux me tutoyer, je
ne suis plus reine.
_ D'accord, alors tu te lèves. Tu ne va pas
rester ici pour le reste de ta vie.
_ Qu'est-ce que tu veux que je
fasse là-bas?
_ On avisera. Fait la conteuse en lui tendant la main.


Les
deux femmes se fixent, chacune se demandant pourquoi elle agit ainsi.
La
brune prend le membre tendu et se soulève. Une fois debout,
inconsciemment elle ne lâche pas sa prise, ni ne quitte le visage
juvénile des yeux.

_ Tu n'as pas répondu à ma question. Pourquoi
tu n'as fui?
_ Je l'ignore. Murmure la blonde en baissant les yeux.

Le
coeur prisonnier de la glace se serre, alors que Xena observe la jeune
femme. Elle lui paraît, soudainement fragile, comme une fleur délicate,
d'une beauté exceptionnelle. Sans comprendre pourquoi, elle n'a qu'une
envie, celle de la prendre dans ses bras, la protéger.
Poussée par
une chaleur bienfaitrice et terrifiante qui envahit son être, la
Conquérante entreprend de parcourir la courte distance qui les sépare.

Surprise
par le mouvement d'approche, Gabrielle sursaute, levant la tête, elle
fait un pas en arrière. Durant une fraction de seconde, elle aurait juré
voir un mélange de tristesse et de tendresse sur les traits anguleux,
juste avant que ceux-ci se referment.
Troublée, elle prend conscience
que leurs mains sont toujours en contact, aussitôt elle enlève la
sienne, cherchant quelque chose à dire afin de rompre le malaise qui
flotte dans l'air.

_ Merci, pour le manteau. Fait la brune en le
prenant.
_ De rien. Répond la blonde en se détournant.

La
brune, perturbée par l'impression nouvelle qu'elle vient d'avoir, met le
vêtement, le ferme, puis se dirige vers la sortie en remontant la
capuche.

_ Allons-y. Dit-elle sèchement.

Partagée entre
incrédulité et suspicion, la blonde suit sa comparse décidée à retourner
à Corinthe.
Tout se bouscule dans sa pauvre tête. Cette femme
cruelle, capable de tuer de sang froid et qui torture, humilie,
disgracie, aurait-elle un coeur?
Est-ce que la créature qui marche
devant elle, qui la réduite à l'état d'esclave, frappée, terrifiée et
violé a une âme?
Une partie d'elle lui dit que oui. Deux fois déjà
elle a aperçu autre chose que de la colère sur le visage de la
souveraine des terres connues. Elle lui a même parue humaine.
D'un
autre côté, elle pense le contraire, elle ne peut pas avoir une âme, pas
avec tout le sang qu'elle a sur ses mains.
Gabrielle ne peut pas le
croire, la guerrière est un monstre avide de sang qui ne mérite que la
mort pour venger ceux à qui elle l'a donné.
Avec cette certitude,
elle avance, décidée à retrouver ses amis et dans l'espoir de revoir
l'homme qui devait l'épouser.

L'astre solaire continue sa route à
travers l'univers. Il a disparu derrière les collines lointaines
lorsque les deux femmes, dont l'une ne sent plus ses jambes, atteignent
un lac où se reflètent les derniers rayons de lumière.

Enfin, la
grande femme enlève le tissu, qui lui couvre la tête et cache ses yeux,
qu'elle n'avait pas ôté depuis leur départ d'Athènes, et s'agenouille au
bord de l'eau pour se désaltérer.

La conteuse, quant à elle, se
laisse tomber sur son arrière-train, épuisée et soupire.

Depuis
qu'elles ont débuté leur marche, aucun mot n'a été échangé, ni même un
regard.


_ En route. Ordonne la Conquérante en se redressant.
_ Quoi? On ne peut pas passer la nuit ici?
_ Je n'ai pas de temps à
perdre. Rétorque la guerrière en s'éloignant.

Déçue et irritée,
la blonde se lève difficilement, tant ses pieds lui font mal. Avancer
lui est rendu dur, à cause de ses jambes qui réclament du repos.

Leur
chemin n'est plus éclairé que par la pleine lune lorsque la fatigue
prend le pas sur la volonté de la jeune blonde.
Le corps douloureux,
elle tente de suivre sa comparse qui ne semble pas ralentir.
Soudain,
la blonde ne tient plus, ses yeux se ferment, lentement ses jambes
flanchent sous son poids et elle s'effondre sur le sol.

L'instinct
de la guerrière la prévient d'un problème. Elle écoute, mais aucun son
ne lui parvient. Une petite voix en elle lui dicte de se retourner. Ceci
fait, tout ce que discernent ses yeux azur dans l'obscurité, c'est la
forme humaine, allongée et tremblante qui essaie de se redresser.
Tout
au long du chemin, Xena a été exaspérée par les faibles capacités
physiques de sa compagne. En effet, elle n'avait pas besoin de regarder
pour savoir que la jeune traînait les pieds ou trébuchait, ses oreilles
le lui indiquaient. Jamais elle ne lui a proposé de faire une pause et
encore moins lui porter attention. Mais là, voir le corps frêle
atteindre ses limites, la Conquérante se décide à l'aider.

_
Qu'est-ce qui t'arrive? Questionne t-elle froidement en s'approchant.
_ Rien. J'ai glissé.

Refusant d'avouer sa faiblesse, ou trop
fière pour quémander de la pitié à la Destructrice, Gabrielle
s'agenouille et une poigne ferme sur son bras la relève.

_ Tu
veux te reposer?
_ Non, ça va aller.
_ Tes jambes ne te
porteront pas plus loin, on va monter un campement.
_ Tu es
guérisseuse? Ironise la conteuse.
_ Non, chef de guerre et j'ai
souvent vu des hommes présumer de leurs forces. Assieds-toi.
_ Ah
oui? Je vais très bien. S'insurge t-elle.

Xena, dont la patience a
atteint ses limites, passe un bras dans le dos et l'autre derrière les
genoux de sa comparse, la soulève avec une facilité déconcertante.

_ Mais... Qu'est-ce que... Lâche-moi!

La barde s'énerve
verbalement, pourtant elle n'a aucune envie de quitter cette protection.
Sentir les bras forts qui la soutiennent, la douce chaleur du corps
contre le sien a quelque chose de réconfortant, de bienfaiteur, comme
s'il ne pouvait rien lui arriver lorsqu'elle se trouve à cet endroit.

Énervée
par la réaction de son esclave, Xena la porte vers un tronc d'arbre
couché et la fait s'asseoir.

_ Si je veux, je pourrai
t'abandonner ici à la merci de brigands. Alors tu arrêtes de faire ta
tête de mule et tu m'attends. Ordonne la guerrière en déposant son
fardeau.
_ Je n'ai pas besoin de ton aide. Ronchonne la conteuse.
_ Ecoute bien, petite fille. Jusqu'aux dernières nouvelles tu es à moi
et c'est moi qui décide, alors tu restes assise.

Sans attendre de
réponse, la brune se dirige vers l'obscurité, sous le regard ébahi de
la femme aux yeux pers.

Se pourrait-il que sa souveraine
s'inquiète pour elle? Ou a t-elle peur de perdre son bien? Non, cette
deuxième possibilité est impensable, elle possède tout ce qui est connu,
sa beauté est inégalée, elle peut obtenir ce qu'elle veut avec un
claquement de doigt. Et la première hypothèse est encore moins
réalisable. La Conquérante lui a déjà montré qu'elle n'a que peu
d'importance. Alors pourquoi l'a t-elle sauvée? Pourquoi lui ordonner de
se reposer? Peut-être qu'elle a plus de valeur que la brune veut lui
faire croire, ou qu'elle est capable d'éprouver de la sympathie.

Dans
la pureté de son âme et la bonté de son coeur, Gabrielle préfère croire
ce qui a toujours été une vérité pour elle. Il y a du bon en tous, même
dans l'être le plus cruel que le monde puisse porter. Avec cette
certitude, la blonde ôte ses sandales, se procurant un soulagement
intense.

Pendant que l'une se masse les pieds, savourant le
plaisir obtenu, l'autre continue sa progression nocturne et silencieuse.
Ses deux orbes azurés fixés au sol à la recherche de branchage, Xena
réfléchit. Elle repense à ce qui vient de se passer, sans comprendre ce
qui lui a pris. En temps normal, quiconque ferait preuve de faiblesse
aurait été abandonné ou tué. Alors pourquoi a t-elle accepté de
s'arrêter? Son esprit tente de se convaincre que cette halte a été
provoquée par sa propre fatigue.

_ C'est ça. On s'est arrêté
parce que j'en avais besoin. Se dit-elle en rejoignant le camp
improvisé.

Lorsqu'elle arrive à destination, son pas ralentit, la
chaleur envahissante que Xena a ressentie sur le bateau enveloppe à
nouveau tout son être.
Devant elle, couchée en position fœtale contre
le tronc d'arbre, son esclave dort. Sa respiration lente est le seul
son qui lui parvient. Attendrie par la douceur qui se dégage du visage
détendu, la Conquérante dépose son bois et enlève son manteau pour
recouvrir la forme endormie avec une délicatesse qu'elle ignorait
posséder.

Lentement, la brune retire une mèche d'or qui traverse
le front tendre. Le bout de ses doigts glisse le long de la joue. Pour
la première fois depuis qu'elle a rencontré la conteuse, Xena se rend
compte que sa peau est douce, et que c'est agréable de toucher quelqu'un
pour une autre raison que regarder son sang couler.

A ce
contact, Gabrielle pousse un faible gémissement, sans quitter les bras
de Morphée.

Craignant un réveil trop brusque et d'être prise en
flagrant délit, la Conquérante retire vivement ses membres phalliques de
la joue qu'ils caressaient, et commence à allumer un feu qui
réchauffera l'atmosphère glaciale de cette nuit de pleine lune.

Mimer
l'indifférence ne lui sert à rien, sa compagne n'a pas ouvert un oeil,
elle s'est contentée de tirer le drap improvisé sous son menton.
Les
flammes illuminent les deux visages, chacun d'un côté opposé du foyer,
l'un ouvert dans le sommeil, l'autre aux traits fermés dont les yeux
bleu acier servent de miroir au brasier rouge et or.

Xena observe
la jeune femme et la lumière dorée qui l'éclaire en modifie les ombres.
Le crépitement a quelque chose de reposant et rassurant. Doucement, ses
paupières s'abaissent, emmenant la noirceur qui accompagne le sommeil.

Aucune
des deux femmes endormies ne se doute de ce qui se passe en ce moment
même à Corinthe. Ni personne d'autre n'a idée qu'un nouveau souverain
monte sur le trône de la Destructrice des Nations.


Le
lendemain matin, Gabrielle sort lentement du monde magnifique des
songes. Ce qui la fait quitter le cocon duveteux dans lequel elle se
trouve, c'est une odeur alléchante qui vient lui taquiner les narines.
Doucement elle ouvre les yeux, la lumière de l'aube l'éblouit un
instant.
Devant ses yeux ébahis, la guerrière , accroupie, est
entrain de cuire un lapin à la broche. L'odeur du mets force son estomac
à rappeler sa présence. Gênée, elle pose une main sur celui-ci.

_ Enfin réveillée. Fait la brune sans détourner son regard du feu.
_
Souveraine, guerrière, guérisseuse, chasseresse et cuisinière. Eh
bien... Dit la conteuse en s'étirant.
_ J' ai de nombreux talents.
_ C'est ce je constate.
_ Debout. On mange et on reprend la route.
Rétorque t-elle froidement.

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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:05

Certaine que la Conquérante s'est levée du mauvais
pied, la blonde se relève et réalise subitement qu'un objet la
recouvre. Surprise, elle rampe à quatre pattes près du feu, pour
récupérer la chaleur disparue suite à la perte de la couverture
improvisée.

_ Sers- toi. Commande la brune.
_ Merci pour le
déjeuner... Et pour ton manteau. Murmure la blonde.

Xena la
regarde, mais le visage fin est tourné vers le sol. Quelqu'un l'a
remerciée, ce qui est encore plus étrange, c'est qu'elle a fait quelque
chose pour une personne autre qu'elle-même.
Bizarrement, elle en tire
de la fierté et du plaisir, ceux d'avoir donné du bonheur. Cette
sensation, trop nouvelle, l'effraie, la pousse à s'éloigner de ce petit
être qui paraît avoir besoin de protection.
La guerrière se redresse,
va s'asseoir sur une souche toute proche, son visage encore plus dur
qu'à l'ordinaire.

_ Tu ne manges pas? Questionne Gabrielle
offensée la bouche pleine.
_ Je n'ai pas faim. Siffle t-elle.

Le
reste du repas se passe dans le silence sans qu'un regard ne soit
échangé. Du coin de l'oeil, la Conquérante observe sa compagne jeter le
dernier os dans les braises, se demandant où elle peut bien mettre toute
cette nourriture vu la finesse de sa taille et son ventre plat. Sans
prévenir, elle se lève, surprenant l'autre femme.

_ On y va.
Ordonne t-elle en jetant du sable sur les braises du bout du pied.
_
On a cinq minutes! S'insurge la barde.
_ Non. Fait-elle en mettant
son manteau.

La blonde voudrait répondre mais sa chef quitte
déjà le camp improvisé.
_ Le voyage promet d'être agréable. Se
dit-elle en suivant la brune.

Ce qu'elle ignore c'est que ces
paroles ont été entendues par l'ouïe très fine de la guerrière qui,
furibonde, stoppe sa marche, puis fait volte-face.

_ Si tu n'es
pas d'accord avec moi, tu peux t'en aller.
_ Tu es toujours comme
ça? Agressive dès le réveil. S'emporte la barde.
_ Que crois-tu? Je
suis la Conquérante, pas ton amie. Rétorque t-elle avec férocité.
_
Cela t'oblige t-il à être dure?.A ne pas éprouver de compassion?
S'énerve la blonde.
_ Un monstre n'a pas de coeur. Hurle la brune en
lui assénant une gifle qui l'expédie au sol.
_ Moi je pense que
vous en avez un.

Étendue au sol, la joue en feu, la blonde n'ose
pas lever ses yeux. Elle sait pertinemment que sa souveraine n'a pas
apprécié les mots qui lui ont échappé.


Patiemment, le coeur battant à tout rompre, elle
attend les foudres de la colère, car parler ainsi à la Conquérante ne
reste pas impuni.

_ De quel droit... Crie t-elle, seulement,
elle ne peut pas finir sa phrase, un appel l'interrompt.
_ Hé toi!
Laisse-la! Intervient un paysan.

Tellement obnubilée par sa
cible, la guerrière n'a pas entendu le badaud et sa monture arriver.
Elle regarde l'homme terrifié en voyant la colère brûler ses yeux, et
avec sa démarche féline, elle avance vers lui en changeant de proie.

_ Majesté! Je... Je suis navré, pardonnez-moi, je ne vous avais pas
reconnue. Bégaie t-il.
_ Ah oui? Alors tu vas mourir. Siffle t-elle
entre ses mâchoires serrées.
_ Pitié, Majesté. Gémit-il.

Xena
s'arrête à quelques centimètres du paysan tétanisé par la peur. Elle
savoure ce sentiment intense qui émane de tous les pores de la peau
suintante de sa victime. A une vitesse fulgurante, ses mains se posent
sur la tête poisseuse et tordent la nuque au-delà du possible. Avec un
craquement sec, le cou devient mou et les yeux fixes. Le malheureux
s'effondre dès que la brune lâche prise, un rictus féroce se dessinant
sur ses lèvres.

Gabrielle, qui n'avait pas bougé, réagit
seulement lorsque le bruit des os qui se brisent résonne. Son coeur
manque un battement, des frissons lui parcourent l'échine. Écœurée, elle
se lève pour regarder la guerrière avec, le paysan recroquevillé à ses
pieds son visage dans le dos, une expression d'horreur le défigurant
pour l'éternité.

Satisfaite, la guerrière attrape les rênes de
l'animal, puis monte en selle, montrant ainsi ses traits déformés par
une joie morbide à sa compagne.

_ En route. Ordonne t-elle.

Comment
a t-elle pu se tromper à ce point? Se demande gabrielle. Cette femme
vient de massacrer un individu juste pour obtenir son cheval alors qu'il
le lui aurait certainement donné volontiers, étant donné qu'il l'a
reconnue. Elle n'a ni humanité, ni âme.
L'expression à glacer le sang
qu'elle arbore est digne d'une créature sortie des enfers et terrifie
quiconque tombe nez à nez avec elle.
Dépitée, écoeurée, elle suit
docilement sa souveraine qui se tient fièrement sur sa monture, avec
l'idée oppressante que la guerrière doit disparaître de la surface de la
terre.

Le soleil atteint déjà son zénith, brûlant le sol,
échauffant les esprits, lorsque la conteuse décide de rompre le silence
pesant. Lassée de marcher aux côtés de l'animal, elle espère pouvoir
obtenir une réponse à la question qui la taraude depuis le meurtre.

_ Pourquoi as-tu tué cet homme?
_ Pour avoir son cheval et parce
que je n'ai pas aimé la façon dont il m'a parlé.
_ Il ne t'avait pas
reconnue, de plus, j'en suis sûre, il te l'aurait donné en sachant qui
tu es. Le tuer n'était pas obligatoire.
_ Pour qu'il aille rapporter
que je suis toujours vivante? Hors de question.
_ Cette excuse est
fausse et tu le sais. La vérité c'est que tu avais envie de donner la
mort.
_ Crois ce que tu veux.
_ Si j'ai tort, pourquoi suis-je
toujours vivante, moi?

La brune stoppe sa monture et regarde sa
compagne d'un air menaçant.

_ J'ai l'impression que c'est ce que
tu cherches.
_ Pourquoi tu ne prends pas ma vie depuis le temps
que tu menaces de le faire?
_ Je pourrais encore avoir besoin de
toi, petite fille et c'est l'unique raison pour laquelle tu es encore en
vie.

Sur cette explication, la femme aux yeux couleur océan
reprend son chemin.
C'est un mensonge et Xena le sait. Mais comment
expliquer une chose qu'elle-même ne comprend pas? Comment dire à une
personne qu'elle ne veux pas la perdre?
Ce qui l'agace, c'est
justement le fait de ne pas réussir à cerner ses émotions gênantes.

De
son côté, Gabrielle n'a qu'une envie, hurler le fond de sa pensée.
Jeter en plein visage la vérité, que la guerrière est imbue d'elle-même,
que personne n'a le droit d'utiliser les pauvres gens et que la vie est
un cadeau qu'elle ne peut pas piétiner à sa guise. La conteuse
n'explosera pas, ne le dira pas, car une pensée violente surgit dans son
esprit.
La vie est un cadeau empoisonné. Une offrande destinée à
nous détruire. Ou est-ce notre âme qui l'est?
Soudain, la voix grave
de sa reine la sort de sa torpeur.

_ Viens.

Ses yeux
quittent le vague dans lequel ils se trouvaient, pour croiser le regard
saphir. De retour à la réalité, elle remarque la main tendue.

_
Monte en croupe.
_ Non merci. Je peux marcher.
_ Je suis
pressée d'arriver à Corinthe, alors ou tu grimpes et on va plus vite, ou
je te laisse ici.

La Conquérante sait que c'est faux. Sa
décision de prendre son esclave sur sa monture provient de la vision des
pieds écorchés de cette dernière.
Elle a menti pour manipuler,
conquérir, gonfler son armée ou obtenir ce qu'elle convoitait, mais
jamais pour le bien d'autrui. Pourquoi le fait-elle aujourd'hui?

Après
une courte réflexion, la barde accepte l'aide proposée pour monter sur
le dos de l'animal.
Ne sachant pas où se tenir, avec crainte, elle
passe ses bras autour du ventre musclé tandis que le cheval part au
galop sous l'éperonnage de sa cavalière.
Lors de ce contact, les deux
femmes éprouvent la même sensation, les mêmes frissons, seulement
aucune n'en parle.
C'est ainsi, appréciant chacune la promiscuité de
l'autre sans en connaître la raison, qu'elles foncent vers leur destin
sans se douter de ce qui les attend.


Tout est noir et
silencieux, seuls les astres célestes sont visibles et scintillent comme
des milliers de diamants si proches et pourtant inaccessibles. La jeune
femme aux yeux pers les observe, allongée à même le sol.
Une légère
brise vient caresser son visage juvénile, emportant dans son sillage les
mèches d'or qui barraient son front.

Elle a toujours aimé
regarder les étoiles, apprécier ce côté mystérieux et solennel qui règne
en maître lorsque tout n'est qu'obscurité. Ces lumières semblables à
des yeux tournés vers la terre.
Mais cette nuit est différente, c'est
celle où Gabrielle a décidé de verser le sang de la Destructrice des
Nations.


Doucement, la jeune femme tourne la tête pour voir
sa comparse couchée à quelques pas d'elle. Ses yeux fermés et sa
poitrine qui se lève et s'abaisse, lui indiquent que la brune se trouve
dans les bras de Morphée.
Une question subsiste, aura t-elle le
courage de le faire?

Elles sont seules au beau milieu de la
forêt, sans témoin du rideau rouge sang qui recouvrira peut-être la
nuit. Gabrielle doit trouver le courage nécessaire, pour sa liberté et
pour celle du monde.


Faisant le plus discrètement possible,
l'aède se redresse en regardant le pied droit de sa voisine pour
s'assurer que la dague s'y trouve toujours.
Puis elle s'approche à
quatre pattes de son but et aussi doucement que possible, d'une main
tremblante, elle retire la lame de son étui accroché à la botte.
Son
coeur bat si vite qu'il menace de bondir hors de sa poitrine, ses yeux
posés sur le visage endormi par crainte de le voir bouger. L'adrénaline
parcoure son corps, lui envoyant des décharges électriques, le
bourdonnement à ses oreilles devient assourdissant quand l'arme se
retrouve libérée.
Ses doigts enserrent fermement le manche et un
éclat apparaît tandis que son bras se dirige vers la gorge offerte.

Deux
voix se contredisent dans sa tête, l'une lui ordonnant de ne pas le
faire, l'autre de ne pas rater son coup.
Elle lève la lame froide, la
tient à deux mains de façon verticale au-dessus du thorax qui cache un
coeur de pierre.

Avec toute la force que possède Gabrielle, elle
abat l'arme sur la poitrine offerte, les yeux fermés et les dents
serrées.

Son élan est stoppé violemment, un étau de fer enserre
ses poignets. Étonnée, la conteuse ouvre les yeux pour apercevoir des
doigts retenant ses mains jointes. Elle remonte le long du bras aux
muscles tendus pour tomber nez à nez avec deux orbes clairs et froids
qui la fixent.
Tout s'est passé si vite, que l'esprit de la jeune
fille n'a pas songé un instant à ce qui lui arriverait si elle ratait
son crime.

_ Des individus beaucoup plus malins que toi ont déjà
essayé sans succès, alors tu croyais vraiment réussir à me tuer, petite
fille?

Elle ne peut rien répondre, incapable de réfléchir, ni
d'empêcher la dague de quitter ses mains pour atterrir dans celles, plus
grandes de la brune.

Xena a été réveillée par le mouvement de la
dague dans son fourreau et désireuse de voir jusqu'où la conteuse
aurait le courage d'aller, elle n'a pas bougé avant le moment fatidique.

La
conteuse attend sa punition qui tarde à arriver.
Le doute s'installe
en elle lorsqu'elle voit un sourire amusé se dessiner sur les traits de
Xena.

_ Tu as du cran, tu pourrais me servir notamment pour
détruire la rebellion.
_ Tu n'es qu'une garce.

L'insulte
hurlée est accompagnée de coups de poing dans le thorax musclé de la
guerrière qui arrête la pluie de coups avec une facilité déconcertante
en attrapant les poignets.
Incapable de bouger, Gabrielle cesse de se
débattre, et une larme solitaire coule le long de sa joue.

_
Jamais! Jamais je ne ferai quoi que ce soit pour toi! Crie t-elle.
_
Comme tu as refusé de trahir tes amis?
_ Lâche-moi.
_ J'aurai
mieux fait de garder ton petit ami, lui au moins m'aurait obéi.

Rapidement,
la guerrière lâche sa proie, se lève en tournant le dos à sa compagne.
Soudain,
la voix de la jeune blonde se fait entendre, rauque et déterminée, qui
force la Conquérante à porter son attention sur elle. Surprise, elle
soulève un sourcil sombre en voyant l'expression rageuse et presque
sadique sur les traits fins.

_ Oh non, parce qu'il n'est pas
courageux, mais il a des convictions. Il rameutera d'autres rebelles, et
avec ou sans moi, ils gagneront.
_ Ah oui? Sourit la brune.
_
Et si je suis toujours en vie, je te regarderai perdre tout ce que tu
possèdes. J'en prendrai un grand plaisir, crois-moi.
_ Tu crois
vraiment qu'il continuera la rebellion? Qu'il t'attendra?
_ Sans
aucun doute.

La brune éclate de rire, les mains sur les hanches
sous le regard ébahi de la femme aux yeux pers.

_ Il est trop
lâche pour continuer la rebellion après être passé dans mes cachots,
quant à toi, tu as autant d'importance que sa première lange. C'est un
pleutre, s'il a un minimum de jugeote il est bien loin à présent.
_
Je t'interdis de parler de lui comme ç a, tu ne le connais pas!

Sur
ces mots, la conteuse se jette sur la femme aux yeux saphir, désireuse
de la frapper de toutes ses forces, lui faire mal comme ses propos le
font.
Sa tentative échoue. Ses bras sont bloqués par l'étreinte trop
puissante des mains de la brune. A nouveau, se débattre ne sert à rien.

_ Non, je ne le connais pas, mais j'ai vu la façon dont il a retourné
sa veste pour sauver sa vie. Il se moque de toi, il ne t'aime pas et ça
je le sais. Tu n'as pas d'amis, petite fille, tu te bat pour une cause
perdue, pour des personnes qui se contrefichent de toi. Crie la
guerrière sans relâcher sa prise.
_ Tu racontes n'importe quoi! Tu
es jalouse parce que tu ignores ce qu'est l'amitié et encore plus
l'amour. Siffle la conteuse avec véhémence.
_ Tu sais peut-être ce
que c'est, mais lui, il ne t'aime pas.
_ Tu mens! Crie la blonde en
se débattant.
_ Quand on a quitté Corinthe, ton petit minet était là
et il n'avait pas l'air triste de te voir à mes côtés, ni la blondasse à
laquelle il tenait la main.
_ Ce n'est pas vrai! Hurle t-elle.
_
Je te donne ma parole que c'est la stricte vérité.

Elles se
fixent dans les yeux, tous, y compris la barde, savent que la
Destructrice des Nations, malgré ce dont elle est capable, n'a qu'une
parole.
La réalité percute l'esprit embrouillé de la blonde. Sa
compagne aurait pu lui raconter ceci pour lui faire mal, seulement elle
lui a donné sa parole, la seule chose digne de confiance chez cette
personne.

Elle cesse de se débattre et baisse la tête, ses
poignets libérés, ses bras tombent le long de son corps. Comment a
t-elle pu croire que Virgil l'aimait? Tout ce que Gabrielle éprouve pour
lui, c'est de la sympathie. Ce qui l'avait poussée à accepter leur
mariage, c'était qu'il est agréable, beau gosse et pas embêtant du tout.
Elle
croyait sincèrement qu'il l'aimait. Depuis combien de temps déjà la
fait-il cocue? Combien de temps avant qu'elle ne s'en rende compte? Et
qui est cette blonde? Une inconnue? Une amie?
Ses jambes se dérobent
et la conteuse tombe à genoux. Les larmes amères de la déception coulent
et elle fixe de ses yeux emplis de tristesse le sol froid.

Debout
face à la femme prostrée à ses pieds, Xena sent son coeur se déchirer
douloureusement en voyant les larmes, preuves de la peine qui a envahie
l'âme si pure, glisser et se mélanger au sable.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:05

Etrangement, elle a envie de s'agenouiller, de
serrer contre elle la jeune femme, lui offrir réconfort, chaleur et
soutien, et essuyer ces larmes qui délavent le vert émeraude de ses
yeux.
Pourtant la guerrière ne fera rien de tout cela. Trop fière
pour accomplir une chose pareille? Trop cruelle pour montrer un peu de
douceur? Ou simplement trop apeurée d'avoir ce genre de désir? Pour ces
trois raisons ou pour aucune, Xena ne peut pas le dire.

Difficilement,
elle s'éloigne, la colère, la peur et la tristesse s'affrontent en
elle, et comme à l'accoutumée, c'est la rage qui prend le pas sur toute
autre chose.
Son envie, son besoin de la libérer revient à la charge
comme des décharges électriques.

Attristée, la conteuse sanglote,
tout son monde vole en éclats, tout ce en quoi elle croyait s'effondre.
La femme dont elle est devenue l'esclave a compris sans le connaître ce
qu'elle n'avait pas vu alors que c'était son univers.
Elle n'a pas
besoin de relever la tête pour savoir que la guerrière s'éloigne, car
cette dernière ne prend aucune précaution, ses pas lourds heurtent le
sol avec une cadence rapide.
Ce qui écoeure Gabrielle c'est que ce
soit la femme qu'elle déteste le plus qui lui ouvre les yeux sur la
solitude, la trahison et le dédain qui l'entourent.

Xena avance
entre les troncs élancés vers le ciel à la recherche d'un lieu assez
loin pour donner libre cours à sa colère. Bizarrement, son esprit lui
dicte de ne pas trop s'éloigner afin d'entendre si la blonde a des
ennuis. Cette petite voix qui lui ordonne de protéger la jeune fille,
venant de qui sait d'où et qui l'agace au plus haut point.

Elle
serre ses mâchoires, ses poings aux phalanges blanchies, tant elles sont
serrées, tremblent de frustration quand un flash bleuté apparaît juste
sur son passage.

_ Tu as l'air remontée? Sourit le dieu de la
guerre.
_ Je ne suis pas d'humeur, alors disparais.
_ Calme-toi.
Je viens juste prendre de tes nouvelles et t'en donner.
_ Ah oui?
Je crois plutôt que tu es là pour une raison qui sert ta cause.
_
Xena, tu me connais si bien, mais moi apparemment, je te connais moins
bien que je croyais.

La Conquérante sent sa colère monter encore
plus, ses yeux se transforment en deux fentes, preuve que sa patience a
atteint ses limites.

_ Pourquoi as-tu sauvé ton esclave lors du
naufrage? Tu aurais dû la laisser se noyer.
_ Et pourquoi tiens-tu
tellement à ce qu'elle meure?
_ J'ai une mauvaise nouvelle pour toi.
Une de ses amies a pris ton trône.
_ Quoi? C'est impossible. Ricane
la brune.
_ C'est la vérité, ma chère. Une certaine Callisto a
franchi l'enceinte de ton palais durant la nuit. Personne à combattre,
ni pour l'empêcher de s'asseoir à ta place, elle t'a remplacée sans
faire couler le sang, sans bataille. Tu viens d'être détrônée de la
façon la plus douce possible. Tu n'as plus rien.
_ Tu mens. Rétorque
t-elle, suspicieuse.
_ Je suis un dieu, je ne peux pas mentir.

La
Conquérante sait qu'il dit vrai, Arès est un personnage imbu de
lui-même, manipulateur et sans scrupules, il ne dit que ce qui l'arrange
mais il ne ment jamais. Son histoire est plausible, son trône laissé
vacant par l'annonce de sa mort, une fille assez maligne pour pénétrer
dans le château sans être vue et le tour est joué.
Malheureusement
cette nouvelle ne fait qu' énerver encore plus la guerrière qui fulmine
déjà.


_ Si tu n'étais pas obnubilée par cette gamine, tu
serais déjà à Corinthe, tu aurais déjà repris ton siège si tu ne la
traînerais pas derrière toi. Abandonne-la.
_ Pourquoi te dérange
t-elle autant?
_ Je ne veux que ton bien. Elle va te mener à ta
ruine, tue-la.
_ Hors de question.
_ Bah! Xena, débarrasse-toi
d'elle. Si tu n'en as pas le courage je le ferai. S'énerve t-il.
_
Ne t'avise pas de la toucher ou tu auras affaire à moi. Fulmine la brune
en le prenant par le col de son habit en cuir.
_ On en serai pas là
si tu l'aurais laissée mourir lors du raz-de-marée, comme prévu.

Il
s'en suit un instant de silence où le dieu fait une grimace certain
d'avoir trop dit, et la Destructrice qui percute ce qui vient d'être
dévoilé.
Ahurie, elle écarquille les yeux.

_ Explique-toi!
_ Il n'y a rien à expliquer.
_ Oh si. Tu en as trop dit, alors
parle.
_ Cette petite blonde te cause trop de problèmes. Tout ce que
je voulais c'est de t'en débarrasser avant qu'elle te mène à ta perte,
donc j'ai convaincu...

Le dieu n'a pas la possibilité de finir sa
phrase qu'un poing s'abat sur son menton, le déstabilisant. Ce qui
l'empêche de tomber c'est une main sur son col.
S'en suit une pluie
de coups qu'il ne peut éviter. Vexé de ne pas avoir vu l'attaque venir,
il redresse sa main gauche, attrape le poing qui allait le frapper à
nouveau et serre de toutes ses forces.

_ Arrête! Crie t-il.
_
Tu as provoqué un raz-de-marée pour tuer mon esclave, j'aurai pu y
rester aussi, j'étais à bord je te signale. Tempête la guerrière.
_
Je savais que tu t'en sortirais mais pas que tu la sauverais.

Au
comble de la fureur, la brune repousse sa victime avant de lui tourner
le dos.

_ Pourquoi veux-tu tellement qu'elle disparaisse? Qu'a
t-elle donc pour te faire peur ainsi, Arès?
_ Je n'ai pas peur de
cette gamine, je ne veux pas perdre ma guerrière préférée.

Interloquée,
elle porte son attention sur le dieu juste pour le voir disparaître
dans une lumière bleutée.
_ Qu'est-ce que tu me caches, Arès? Se
demande t-elle.

Furieuse au point de n'avoir qu'une envie, celle
de donner la mort, la Conquérante sait qu'elle ne pourra pas dormir.
Elle doit libérer ses démons d'une manière ou d'une autre.


Pendant
ce temps, Gabrielle n'a pas bougé, acceptant fatalement la réalité
qu'elle refusait de voir. Des larmes amères coulent librement, preuves
du désespoir qui a envahi son coeur et son âme. Dans sa solitude, elle
ignore tout ce que vient de découvrir sa souveraine.

Après de
longs sanglots déchirants, ses yeux rougis ne semblent plus capable de
pleurer et tristement elle regarde autour d'elle.
Soudain, le silence
qui accompagne l'obscurité nocturne, uniquement éclairée par les
milliers d'astres scintillants, est rompu par un hurlement. Un cri
rauque, violent, inhumain surgit de nulle part, déchirant le voile de
ténèbres comme un couteau effilé. Un cri dément à glacer le sang qui ne
peut provenir que d'une seule personne.

Etrangement, l'esprit
torturé de la conteuse n'entend pas réellement la rage qui émane de ce
son, mais la douleur qui semble l'habiter.
Serait-il possible que
sous cette façade dure et glaciale, la brune aux yeux azurés cache une
souffrance intense? Sa violence et sa cruauté seraient-elles un moyen de
renier sa douleur? D'empêcher quiconque de voir la véritable nature de
son âme? Est-elle trop lâche pour accepter ses vrais sentiments?

Gabrielle
est certaine qu'elle a raison. Qu'au plus profond de son être, la
Destructrice des Nations renferme un secret trop lourd à porter à elle
seule.

La jeune femme lève la tête, regarde le ciel, l'écho du
cri résonne encore, vibrant dans la nuit. Sans en comprendre la raison,
son âme attristée par le râle puissant lui dicte que, même si son
existence n'a pas d'importance, elle peut néanmoins rendre celle de sa
compagne plus utile en faisant savoir à ses sujets qu'elle n'est pas
morte. Car il est plus dur de perdre ce que l'on connaît que perdre ce
que l'on ne possède pas.

C'est ainsi que la nuit passe, seul
témoin du drame qui hante ces deux êtres que tout oppose, aussi
différents que l'été et l'hiver. Sans savoir ni comprendre pourquoi,
chacune des deux femmes ne désire qu'une chose, c'est aider l'autre.



***********************************************************



Quatrième Partie



Deux
jours passés sur le dos du cheval lancé au galop ont épuisé les deux
femmes. Durant ce laps de temps où le minimum de mots a été échangé, les
deux protagonistes ont réfléchi, tentant en vain de cerner leur
émotion, de trouver une raison à cette mascarade qu'est devenu leur
lien.

L'une se demandant pourquoi elle se refuse à tuer son
esclave, une personne qui, normalement, ne devrait pas avoir d'intérêt.
L'autre cherchant à comprendre ce qui la pousse à vouloir à nouveau voir
la Conquérante diriger le monde.
Tous la croient décédée, malgré le
fait qu'elle ne peut pas l'assassiner, il lui suffirait d'annoncer le
retour de la guerrière et les paysans se chargeraient d'elle.
Depuis
cette morne soirée sans sommeil où la conteuse a appris la vérité
concernant son futur mari, elle a cherché une solution et son cerveau
fatigué vient de la lui donner.

Debout, dissimulée par la lisière
de la forêt, observant Corinthe, la barde déplore de ne pas y avoir
pensé plus tôt, quand un timbre suave attire son attention.

_
J'ai besoin de ton aide. Fait la brune sans quitter la ville des yeux.
_ Je t'écoute. Répond la blonde toute étonnée.
_ Je sais de source
sûre que quelqu'un m'a détrônée, je veux que tu y ailles et que tu me
dises qui a pris ma place.
_ Tu es devin?
_ Je le sais, c'est
tout.
_ Et qui te l'a dit? Un lapin juste avant que tu le tues pour
le manger? Ironise Gabrielle.
_ Si tu refuses, je comprendrais.
Murmure la guerrière.


La conteuse ne cherche plus à
comprendre, une certitude persiste. C'est la chance qu'elle attendait
pour monter les badauds contre la souveraine.

_ D'accord.

Face
au regard surpris de son interlocutrice, la jeune femme retient un
sourire.

_ C'est oui, je vais me renseigner et je te rejoins.
Juste une question. Pourquoi me fais-tu confiance? Je peux ne pas
revenir.
_ Je ne te fais pas confiance, je tente ma chance.

Chacune
jauge l'autre du regard, l'un froid, l'autre méfiant.
Lentement, le
bras musclé se soulève, les doigts rugueux se posent sur la joue tendre,
surprenant la conteuse.

_ Si tu me trahis, aucun endroit sur
terre ne pourra te cacher. Fait la brune sèchement en soulevant ses
sourcils.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:06

_ Tu ne fais confiance à personne.
_ Surtout pas à ceux qui
essaient de me planter une dague en plein coeur.

Gabrielle
détourne la tête afin de rompre le contact, puis marche rapidement en
direction de la ville. Elle est ravie de pouvoir mettre son plan à
exécution, mais aussi honteuse d'avoir apprécié le geste de sa compagne.
La barde ne saisit pas comment des mains couvertes de sang peuvent être
aussi douces et agréables.

De son côté, la brune appréhende la
suite en son for intérieur, elle est sûre que son esclave reviendra
malgré sa raison qui lui indique le contraire.
De toute manière, tout
ce qu'elle peut faire pour l'instant c'est attendre. Elle se surprend à
aimer observer la blonde, sa démarche fluide et déterminée augmente sa
beauté. Un sourire naît sur ses lèvres.

La femme aux yeux pers
sent le regard bleu acier dans son dos, persistant et brûlant. Un feu
liquide envahit ses entrailles.

_ Mais qu'est-ce qui m'arrive?
Se demande t-elle en secouant la tête.

Quand elle arrive dans la
ville, plus rien ne ressemble à ses souvenirs.
Tout a l'air si
différent, triste, morbide comme assombri par un nuage noir qui annonce
un terrible orage.
Elle avance sous les regards des Corinthiens en
direction du palais. Une boule se forme dans son estomac, l'atmosphère
déjà trop lourde empeste la peur.
Brusquement, une exclamation la
sort de ses pensées.

_ C'est pas vrai! S'écrie un badaud.
_
Salut. Pourrais-tu m'aider? Sourit Gabrielle en s'approchant de lui.
_ Je te reconnais. Tu es la préférée de la Conquérante!

Irrésolue
de ce qu'elle doit penser face à cette affirmation, la blonde sort la
première chose qui lui vient à l'esprit.

_ Non. Enfin, je
suis... J'étais son esclave.
_ Comment se fait-il que tu sois là? Tu
n'étais pas sur le navire avec elle? Questionne t-il, méfiant.
_
Si. Si mais j'ai survécu au naufrage. Aurais-tu...
_ Alors c'est
vrai? Elle est morte?
_ Oui. Noyée. Triomphe la blonde.

Son
sourire disparaît lorsque l'homme baisse tristement la tête avant de se
détourner.
Vivement, la conteuse le rattrape par l'avant-bras.

_ Attends! Qu'est-ce qui se passe? Tu devrais être heureux.
_ Nous
l'étions tous. Avant.
Explique-toi. Ordonne la blonde circonspecte.
_ A l'annonce de la mort de la Conquérante, le peuple s'est réjoui,
nous pensions être enfin libres, mais un matin, sa place était occupée.
Nous espérions que cette nouvelle dirigeante serait plus laxiste.
_
Ce n'est pas le cas?
_ Au contraire, on regrette même la
Destructrice des Nations. Elle nous accule sous les taxes, on ne peut
pas quitter la ville sans son autorisation.
_ C'est... Comment
s'appelle t-elle? Il faut que je lui parle. Fait la barde interloquée.
_ Il est interdit de prononcer son nom. Je te donne un bon conseil,
pars tant que tu le peux.

Rapidement, le quidam reprend son
chemin, laissant sa semblable interdite.
Poussée par sa curiosité
naturelle, Gabrielle se dirige vers le château, plus déterminée que
jamais. Elle veut savoir à tout prix qui est sur le trône.

Anxieuse
à l'idée de découvrir l'inconnue, la conteuse respire un bon coup avant
de pénétrer dans la cour principale du palais.
Le soldat qui garde
la porte à l'intérieur du bâtiment lui barre le passage.

_
Personne n'a le droit d'entrer.
_ Il faut que je parle à la
souveraine. C'est important. Explique t-elle en se plantant face à lui.
_ Demande une audience.
_ La Conquérante est toujours vivante. Je
sais où la trouver et je ne le dirai qu'à la souveraine.

Surpris,
le garde s'exécute, libérant le passage.

_ Merci beaucoup.

La
conteuse entre dans l'immense demeure. Des frissons lui parcourent
l'échine au souvenir des moments qu'elle a passé ici. Son pas feutré la
conduit à la salle où elle a vu pour la première fois les deux orbes
clairs si magnifiques sur un visage aux traits anguleux tout aussi beaux
entourés de mèches couleur corbeau.

Devant la lourde porte qui
donne accès à la pièce en question, des soldats la regardent
s'approcher. Les trois se reconnaissent, deux d'entre eux sont stupéfiés
par la présence féminine.

_ Il faut que je parle à la
souveraine. C'est au sujet de la Conquérante.

Gabrielle se tient
droite et tente de paraître sûre d'elle, espérant que son appréhension
n'est pas trop visible.

_ Va chercher sa Majesté. Ordonne l'un
des deux gardes à son collègue.

L'un s'en va exécuter les ordres
pendant que l'autre ouvre l'accès à la visiteuse.

_ Attends là.
Sa Majesté ne va pas tarder.

Sans se faire prier, Gabrielle
entre, puis la porte se referme avec fracas. Elle avance pour se poster à
l'endroit où elle a été agenouillée lors de sa précédente venue. Le
regard dans le vide, elle repense à ce jour-là, malgré la situation
délicate, elle n'a pas pu s'empêcher d'être subjuguée par la guerrière
dotée d'une beauté exceptionnelle. Et c'est toujours d'actualité.

Un
grincement lugubre de gonds rouillés lui indique que quelqu'un pénètre
dans la pièce par une petite porte sur la gauche.

_ Gabrielle!

S'entendre
appelée par son prénom la surprend, tant par le fait qu'elle ne l'a
plus entendu depuis son arrestation, que parce qu'elle reconnaît la voix
masculine qui vient de le prononcer.
Son coeur cesse de battre, sa
respiration s'arrête comme le temps semble le faire. Ses yeux exorbités
de surprise se dirige vers le lieu d'où provient l'appel. Ce qu'elle
voit la laisse pantelante et abasourdie d'incrédulité.

Devant
elle, Virgil se tient époustouflé de voir celle qu'il devait épouser, et
qu'il croyait morte. A ses côtés, souriante et triomphante, son amie,
Callisto.

La conteuse se rappelle le jour où elle a rencontré
cette femme, qui venait de perdre toute sa famille suite au passage de
la Conquérante dans son village natal. Elle se souvient de la jeune
blonde blessée mentalement et assoiffée de vengeance. Jamais elle
n'aurait crû qu'en l'emmenant à Corinthe, Callisto la trahirait.

Le
soupçon de doute qui planait suite à la révélation de la Conquérante
vole en éclats.

_ Toi! Tu... Vous...
L'aède ne trouve pas de
mots, incapable de réfléchir correctement.

_ Alors, tu ne te
prosternes pas devant ta nouvelle souveraine? Ironise Callisto en
s'approchant.
_ Gabrielle, je... Je suis heureux de voir que tu vas
bien. Bafouille l'homme.
_ Toi, la ferme! Callisto, que fais-tu?
S'énerve la barde.
_ Je dirige le monde! Ricane t-elle.
_ Tu es
cinglée. Comment peux-tu faire ça?
_ Quoi? Prendre ton chéri ou le
trône de la garce? A propos de ça, il paraît que tu as des nouvelles à
ce que j'ai compris? Fait Callisto en s'asseyant sur le siège royal.
_ C'est toi la garce. S'emporte la conteuse.
_ Gardes! Hurle la
souveraine.

Suite à la surprise générée par le cri, les deux
hommes postés aux portes entrent rapidement.

_ Enfermez-la au
cachot.
_ Quoi? Fait Virgil horrifié.
_ Non. S'exclame la
conteuse.

C'est sous le regard ébahi de Virgil et celui ravi de
Callisto que pour la seconde fois, Gabrielle est traînée en direction de
la prison froide et humide. Elle hurle sa colère, se débat mais ses
forces ne sont pas suffisantes pour se libérer.


Lorsque les
hurlements enragés ne sont plus perceptibles, l'homme s'approche de sa
compagne.

_ Pourquoi as-tu fait ça? S'insurge t-il.
_ Fait
quoi?
_ Arrête de faire l'innocente. Pourquoi tu l'enfermes dans une
cellules? Elle n'est pas dangereuse!
_ Tu crois réellement qu'elle
va accepter la situation? Pas moi. De plus, je ne veux pas qu'elle
aille raconter à l'autre harpie ce qu'elle a vu.
_ Et qu'est-ce que
tu comptes faire d'elle?
_ Lui tirer les vers du nez à propos de la
Destructrice des Nations. Sourit Callisto.

L'homme est dépité,
depuis que son amie a pris le pouvoir, il a vu chez elle une facette
qu'il ne connaissait pas.
Elle montre une telle froideur qu'il a pris
peur. Ce qui est le plus terrifiant, c'est son désir féroce de voir la
Conquérante morte.

_ Je savais que cette catin ne pouvait pas
être morte. Elle a la peau dure.
_ Je ne saisis pas, qu'est-ce que
tu lui veux. Tu as son trône, ses richesses, ses terres...
_ Après
qu'elle se soit rendue compte de sa défaite, je veux qu'elle me supplie à
genoux de lui laisser la seule chose qui lui reste. Sa vie. Explique
t-elle avec un sourire sardonique.
_ Mais pourquoi?
_ Elle a tué
toute ma famille, je dois venger les miens. Ils sont morts brûlés dans
leur maison, elle mourra par le feu, elle aussi.
_ Tu es folle! Sa
réputation au combat est connue et...
_ Et quoi? Ses soldats sont
maintenant à mes ordres, ils s'occuperont d'elle.
_ Je n'en suis pas
si sûr. Fait-il en baissant la tête.
_ Explique-toi.
_ Xena
était une despote, mais à côté de toi c'était un enfant de chœur. Des
fois je regrette son règne parce que la vie était plus simple avant.
_ Tu es avec moi ou contre moi. Dans le dernier cas je te tue, c'est
clair?

Sans qu'il a eu le temps de réagir, Virgil se retrouve
avec un couteau posé sur sa gorge.

_ Je suis de ton côté, tu le
sais bien. Affirme t-il terrifié.
_ Je préfère ça. Riposte Callisto.

Dès
que la lame froide rejoint son fourreau, l'homme quitte la pièce d'un
pas rapide, transpirant de peur sous le rire lubrique de son amante.


Gabrielle
tourne en rond entre les barreaux de la cellule dans laquelle elle
vient d'être enfermée, incrédule face à ce qui vient de se passer.
L'homme qu'elle devait épouser couche avec sa meilleure amie qui est
devenue la reine des terres connues. De plus c'est une dirigeante encore
plus dure et méchante que la précédente.
Un problème se pose pour
l'instant, comment se sortir de cette pénible situation. Elle est
enfermée sur l'ordre du nouveau tyran et Xena va penser qu'elle l'a
trahie si elle ne revient pas. Des mains de son ancienne souveraine ou
celles de son ex-amie, la blonde risque de perdre sa vie, c'est une
certitude. La conteuse réfléchit tellement fort à un moyen de s'enfuir,
qu'elle n'entend point le bruit de pas qui s'approchent doucement.

_ Gabrielle. Appelle timidement Virgil.

La jeune femme lève la
tête. Le visage inquiet qui lui fait face augmente d'un cran la colère
qui bout déjà au fond de ses entrailles. A cet instant, tout ce dont
elle a envie, c'est de frapper sur n'importe quoi jusqu'à ce qu'elle
n'en peut plus.

_ Quoi? Qu'y a t-il? Questionne l'aède sèchement
en serrant ses poings.
_ Je suis désolé.
_ De quoi? De m'avoir
laissée enfermer? De suivre Callisto? D'avoir trahi la rebellion? De
m'avoir fait cocue?
_ Pour tout ça.
_ Tu peux te coller tes
excuses là où je pense. Siffle t-elle entre ses dents.
_ Ecoute.
Callisto ne te veut aucun mal, ce qu'elle veut c'est la Conquérante.
Dis-lui ce que tu sais et tu seras libre.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:06

_ Tu es devenu fou! Je ne dirai rien, non pas parce que je suis de son
côté, mais parce que je refuse de t'obéir et pire, servir ta blonde
dégénérée. Crie la prisonnière.
_ Gabrielle...
_ Non! Va t'en ou
je te jure que je...
_ Tu quoi? Demande une voix féminine.

La
femme aux yeux pers est exédée lorsqu'elle voit la nouvelle dirigeante
arriver en compagnie d'un homme trapu et sale. Sa rage la consume sans
trouver d'apaisement.

_ Sois une gentille petite fille et
dis-moi où est Xena. Sinon je te ferai parler.
_ Va plutôt brûler en
enfer.
_ Bien. Fais ton travail.

Une simple phrase, mais qui
résonne comme un mauvais présage. L'individu à l'allure répugnante
pénètre dans la cellule d'une manière lugubre, annonciatrice de douleur.
La
haine est, petit à petit, remplacée par la crainte dans le coeur qui
bat trop vite, de la jeune fille. Son instinct lui dit que cet homme
poisseux vêtu de cuir clouté n'est pas un guerrier, mais un bourreau.
Dans
une vaine tentative d'échapper à son tortionnaire, la conteuse recule
et se retrouve acculée contre la pierre humide. Elle ne peut éviter la
claque monumentale qui s'abat sur son visage et qui l'envoie au sol.
Le
souffle coupé, la joue en feu, Gabrielle rampe vers un coin du cachot.
Sa progression est arrêtée par un coup de botte qui heurte, avec une
violence inouïe, son estomac.

_ Parle et tout ça s'arrêtera.
Sourit Callisto.

L'esprit de la conteuse a des difficultés à
réfléchir, à chaque coup qu'elle reçoit, la douleur est reportée à un
autre endroit de son corps.
Elle se retrouve incapable de serrer les
dents plus longtemps. Un cri atroce s'échappe de sa gorge quand le
craquement de ses côtes brisées, sous l'impact des coups se fait
entendre.
Son cerveau embrumé ne perçoit que deux orbes couleur
saphir. Derrière ses paupières fermées, des étoiles brillent sur un fond
rouge. Le souffle court, elle hurle lorsqu'elle sent son genou droit
céder sous la pression de gros doigts, son articulation se pliant dans
le sens inverse de celui de l'anatomie humaine.
Puis, plus rien.
Incapable de bouger, tout ce que désire Gabrielle, c'est que son âme
quitte ce corps blessé, s'échappe de son enveloppe charnelle comme un
papillon abandonne sa chrysalide. Arrêter de respirer cet air suffoquant
qui brûle ses poumons. Seulement, le goût du sang dans sa bouche, son
esprit tourbillonnant à la limite de l'inconscience sont les seuls
aperçus de soulagement qui lui sont autorisés.

Des voix
lointaines lui parviennent,, mais ce qui se dit est incompréhensible
pour elle. Ensuite, un silence lourd accompagne le froid qui entoure la
jeune femme tremblante. Avec la crainte que cela ne recommence, la
conteuse essaie d'ouvrir les yeux, l'un d'eux s'y refusant, étant trop
gonflé. Sa vision trouble ne perçoit rien ni personne et elle sombre
dans les méandres de l'inconscience.


Le froid glacial fait
trembler son corps, augmentant la souffrance qui parcoure son être tout
entier et son coeur est un tambour qui bat la chamade dans ses tempes
douloureuses. Gabrielle tente de remuer, mais son visage se crispe en un
rictus sous l'effort fourni.

Depuis combien de temps est-elle
évanouie? Lentement la brume épaisse qui recouvre son esprit s'estompe,
lui rappelant ce qui s'est déroulé avant.
Quand la conteuse tourne sa
tête, un gémissement de douleur lui échappe.

_ Enfin réveillée.
Fait Callisto.

La peur fait éclater le coeur de la blonde qui
ouvre le seul oeil encore capable de voir ce qui l'entoure. Debout
devant elle à quelques centimètres, se tient une forme blanche et noire
floue d'où semble venir la voix.

_ Alors Gabrielle, tu parles ou
on remet ça?
_ D'accord. Xena se trouve...

Un choc se
produit, comme une claque magistrale. Son cerveau refuse de dénoncer la
guerrière. Sans en comprendre la motivation, la conteuse décide de
mentir au péril de sa vie.

_ Elle se trouve à Athènes. Murmure
t-elle d'une voix rauque.
_ Ah oui? Tu mens! Elle n'aurait pas
laissé partir une esclave comme ça. Surtout pas son esclave de corps.
_ Elle est blessée, j'en ai profité pour m'enfuir.

Gabrielle
réfléchit malgré l'effort que cela lui coûte, parler lui est déjà
difficile.

_ Hum. Comment êtes-vous arrivées jusqu'en Grèce?
_ Un navire nous a recueillies. Arrivées au port, elle a tout de suite
été emmenée chez un guérisseur et moi je suis partie.
_ Mon
problème, c'est que je ne te crois pas. Ce qui me surprend c'est que la
chef des rebelles aide la femme qu'elle voulait détrôner. Dis-moi où
elle est.
_ Je t'ai dit la vérité. Souffle la blessée.
_ Ha!
J'ai une idée! S'extasie Callisto en se retournant.

La nouvelle
souveraine sourit en se frappant la bouche de son index, puis regarde à
nouveau la forme inerte allongée à ses pieds.

_ Tu sais quoi? Je
ne vais pas aller la chercher, je vais l'attendre. Si tu ne lui ramènes
pas de nouvelles, il faudra bien que Xena se déplace. Et connaissant sa
réputation, elle ne laissera pas son trône sans combattre.
_ Tu es
cinglée! Elle te tuera.
_ Mais non, je serai bien entourée. Par
contre toi oui, puisque ton absence la laissera penser que tu l'a
trahie. Je t'aime bien, alors je vais empêcher Xena de te tuer et de
croire que tu as retourné ta veste. C'est ça, je vais te faire mettre en
croix comme les autres rebelles. En te voyant au centre de la ville,
elle sera peut-être convaincue que tu as refusé de parler.

Sur
cette explication, la despote sort de cet endroit puant.
Gabrielle
sent la lassitude l'envahir, elle est incapable de se défendre ou de
fuir. La mort est la seule chose qu'elle peut encore espérer, mais
apparemment ce soulagement sera long à venir.

A bout de force et
de volonté, la conteuse ferme son oeil. Attendre c'est tout ce qui lui
reste à faire, seule dans sa cellule.

Quand elle a quitté
Potédaïa pour réaliser son rêve, elle n'aurait jamais cru qu'un jour
elle souhaiterait que son coeur cesse de battre. Ni d'ailleurs que ces
gens qu'elle croyait être ses amis, seraient la cause de sa perte.
Pourtant
il y a une chose qu'elle aimerait savoir avant de quitter ce monde.
Est-ce
que la guerrière fera t-elle payer ce que ses pseudo amis lui ont
fait? Bien sûr que non, elle vengera sa destitution, mais pas la mort
d'une esclave.
Un objet, c'est tout ce que la brune qui hante ses
songes depuis leur rencontre, voit en elle.

Brusquement, une
constatation violente percute son esprit et son âme. Gabrielle saisit
enfin la vraie nature de ses sentiments. Pourquoi cette voix qui lui
dictait de ne pas tuer Xena. Pourquoi elle a apprécié au pire moment la
promiscuité du corps musclé qui l'a sauvée du naufrage. Pourquoi chaque
nuit elle rêvait de son regard d'un bleu si pur.
Elle va mourir juste
après avoir trouvé ce qu'elle a toujours cherché, ce dont elle parlait
dans ses histoires sans le connaître. Une larme unique coule le long de
sa peau car elle perd ce qu'elle vient de découvrir, la seule chose qui
donne un sens à une vie.

_ Tu avais raison Xena, je croyais
connaître l'amour mais je me suis fourvoyée. C'est toi qui me l'a
appris.

Comme une prière envoyée à un être lointain, cette phrase
inaudible plane dans l'atmosphère.
La blonde succombe à
l'inconscience, triste de ne pas avoir pu profiter de cet élan puissant
qui sauve des vies, et malheureuse que ses sentiments n'ont pas été
partagés.


La nuit tombe sur la Grèce alors qu'une croix est
montée au centre de la ville de Corinthe sous les yeux curieux des
badauds. Ces derniers sont chassés pour raison de couvre-feu. Comme
chaque soir depuis la prise de pouvoir de la blonde, quiconque est
surpris dans les rues après le coucher du soleil, sera exécuté sur le
champ. Tous se demandent pour qui est cette potence, mais la peur d'y
finir attaché est plus forte, donc les paysans préfèrent attendre l'aube
pour découvrir la victime de la folie de Callisto.

Celle-ci,
postée à une des fenêtres du palais royal, écoute les coups de marteau
qui finissent d'assembler le bois qui accueillera la conteuse.

_
Callisto, je t'en supplie, laisse-la partir.
_ Non. Elle ira
prévenir Xena sitôt libre.
_ Mais c'est Gabrielle, notre amie.
_
Et alors?

Lassé et exaspéré, Virgil s'en va, il n'a jamais voulu
ce qui arrive à son ex-compagne. Seulement, il sait à quel point la
blonde peut être dangereuse et sa lâcheté l'empêche de porter secours à
la conteuse.
Tout ce qu'il peut et veut faire à cet instant n'est
rien d'autre que s'en laver les mains. Moins il en saura, mieux il se
portera. Avec cette conviction, l'homme se dirige vers la cour
principale.

Seule, la nouvelle souveraine a ordonné que le peu
d'hommes qui n'étaient pas en Egypte, redoublent de vigilance.

_
Je sais que tu es tout près Xena. Je t'attend. Pense la blonde en
fixant l'horizon.


A la limite de la forêt, dissimulée par les
arbres et l'obscurité qui y règne, la brune aux yeux saphir observe la
ville trop calme, appuyée contre un tronc d'arbre. Une odeur qu'elle
connaît bien lui taquine les narines, ajoutant encore au dégoût qui
l'habite.

_ Arès, montre-toi.
_ Comment fais-tu pour savoir
que je suis là? Questionne t-il en apparaissant.
_ C'est l'odeur
pestilentielle qui t'accompagne.
_ Tu as l'air de mauvaise humeur.
_ J'en ai assez de ton petit jeu.
_ Ou est-ce parce que ta petite
blonde n'est pas encore revenue? Rit-il.

Sans que le dieu ne voit
venir quoi que ce soit, il se prend un coup de coude dans le nez.

_ Calme-toi. Je suis là pour t'aider. Explique t-il en remettant son
nez en place.
_ Je n'ai pas besoin de ton aide.
_ Bien sûr que
si. Ta barde ne reviendra pas. Ta remplaçante sait que tu es tout près.
Tu ignore ce qui c'est passé moi si.
_ C'est vrai que tu sais
toujours tout.
_ Oui. Et je peux te dire que ton esclave a révélé
que tu es toujours en vie et ta remplaçante t'attend. Alors maintenant,
tu te redresses, tu vas à Corinthe, tu la tues et tu reprends ta place.

Ce
qui blesse le plus la guerrière, ce n'est pas la trahison de la jeune
femme, mais l'idée de ne plus la revoir. Son coeur submergé par une
vague de tristesse lui murmure que quelque chose d'anormal se trame. Une
intuition qui lui a souvent sauvé la mise, la dérange et lui insufle un
mal-être étrange.

_ Allez. Va reprendre ce qui t'appartient.
Profite de l'obscurité.
_ La ferme! Crie t-elle.
_ Qu'est-ce qui
t'arrive? Où est passée ma princesse guerrière pleine de fougue.
S'irrite t-il.

Sans se donner la peine de répondre, Xena
contourne le dieu, énervée par la sensation inconnue qui lui noue
l'estomac. Elle a envie d'aller en ville, non pas pour récupérer son
trône, mais juste pour retrouver la jeune conteuse et succomber à
l'envie oppressante de se perdre dans l'océan couleur émeraude de ses
yeux.
Malgré tout, la guerrière ne bouge pas. Inconsciemment, la
puissance de ses sentiments intenses et inconnus lui fait peur.

Arrivée
à la hauteur de sa monture, elle la détache puis monte en selle. Sans
porter la moindre attention au dieu, la brune part au galop dans la
direction opposée de celle que son coeur lui indique.

_ Bien,
c'est ça Xena, laisse-la mourir, c'est mieux ainsi. Se dit-il en
souriant.

Les yeux rivés sur la cavalière qui s'éloigne, Arès
croise les bras sur sa poitrine, certain d'avoir gagné en s »parant les
deux femmes. Satisfait de ne pas être responsable du décès de la barde,
il disparaît.
Le dieu est sûr que la guerrière regrettera la mort de
son esclave, et lui n'aura plus qu'à la consoler.

Suite à une
course effrénée qui a épuisé le cheval, la Conquérante déchue s'arrête
enfin.
Le nœud à ses tripes toujours présent, elle descend de sa
monture, observant l'horizon du sommet de la colline qu'elle a gravie.
Elle
soupire tristement. Tout se passe trop vite, tout est trop nouveau.
Pour la première fois de sa vie, quelqu'un d'autre qu'elle-même a de
l'importance. Ce qui la trouble au plus haut point, c'est cette
sensation étrange de chaleur qui paraît faire fondre la prison de glace
dans laquelle son coeur est enfermé. Vainement, Xena essaie de discerner
ce qui lui arrive.

Lentement, elle s'assied dans l'herbe,
dépitée. De ses doigts agiles, elle arrache un brin d'herbe, jouant
machinalement avec.
Ses yeux se lèvent vers le ciel étoilé et sans
qu'elle le veuille, un visage d'ange aux mèches d'or apparaît, devenant
la seule chose que son esprit torturé arrive à distinguer.

Ce
dont elle ne se doute pas, c'est qu'à des lieux de l'endroit où elle se
trouve, dans la ville qui était sa résidence, cet être pur et doux qui
occupe ses pensées, est traîné sur la place centrale afin d'être
accroché sur la croix qui devra conduire son âme vers les
Champs-Élysées.

Etrangement, Gabrielle ne ressent plus rien. Ni
colère, ni peine, ni lassitude, comme si son coeur était vide.
Elle
est traînée sur le sable comme un objet sans importance destiné à être
jeté aux ordures. Juste devant elle, allongée comme un sombre présage,
sa potence l'attend, entourée de deux soldats.
Sans aucune
délicatesse, la conteuse se retrouve couchée sur le bois dur et froid,
attachée par des cordes, serrées à lui couper la circulation sanguine.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:06

Une certitude la pénètre violemment, elle n'est plus rien, ni ne
représente rien pour personne.
Elle regarde le ciel étoilé en priant
pour que la fin vienne rapidement, quand une vision d'une beauté
surnaturelle lui apparaît. Deux orbes bleu azur dont elle espère pouvoir
garder le souvenir pour l'éternité la regardent.

Brusquement, le
monde bascule, tout son poids est retenu par ses membres liés avec une
corde. Un cri d'agonie lui échappe lorsque son corps subit le choc de la
croix que ses bourreaux relèvent à la verticale.

Son hurlement
déchire les coeurs terrifiés des paysans qui se cachent dans leur
masure, comme le voile de ténèbres qui sera l'unique témoin de sa mort.

Ce
que Gabrielle ne sait pas, c'est qu'une personne trop loin pour
l'entendre, ressent l'écho de sa douleur.
Sans que Xena en comprenne
la raison, son coeur se serre, lui coupant le souffle un bref instant.
La tête lui tourne, envahie par un tourbillon de peine et de désolation.
Elle halète sous la souffrance violente qui vient de s'infiltrer dans
son corps pour disparaître aussitôt. Une main crispée sur sa poitrine,
la guerrière tente de cerner ce qui vient de lui arriver.
Son
instinct légendaire lui dit que ça doit avoir un rapport avec la
conteuse et qu'elle doit se rendre à toute vitesse à Corinthe. Poussée
par cette idée fixe et dérangeante, la brune se lève, remonte en selle
et reprend le chemin qui l'a conduite jusque là à l'inverse.


Indécise,
la Conquérante a trotté allègrement vers son but, au point que
lorsqu'elle arrive aux portes de la ville, le soleil est déjà levé,
diffusant ses premiers rayons de lumière. Pourtant l'astre qui caresse
la peau hâlée de la brune ne la réchauffe nullement.
Sa capuche
baissée sur son visage, elle remarque un attroupement de badauds sur la
place. Le coin d'une demeure bloque son champ de vision, l'empêchant de
voir ce qui attire la foule.
Son rythme cardiaque s'accélère au fur
et à mesure de son avancée. Pour une raison encore inconnue, découvrir
ce qui intéresse tant les paysans lui fait peur.

Faisant avancer
doucement sa monture, des murmures lui parviennent, parlant d'une
crucifixion.
Son coeur marque un temps d'arrêt lorsque la croix et sa
victime s'offrent enfin à ses yeux.


Le visage baissé sur le
gibet lui est caché par des mèches d'or, mais elle reconnaît
parfaitement la forme inerte.
Obnubilée par la vue du pauvre corps
meurtri, Xena ne prête aucune attention aux regards qui se posent sur
elle. Jamais la brune n'aurait cru que la tristesse envahirait son être
s'il arriverait malheur à son esclave. Pourtant c'est bien ce qui lui
arrive. Presque inconsciemment, elle descend de son cheval et avance
vers la potence sans se préoccuper des yeux écarquillés des badauds
posés sur elle et qui la reconnaissent. Surpris, éberlués ou incrédules,
tous s'écartent du chemin de la guerrière, lui permettant de s'arrêter
au pied de la croix.

Son coeur se déchire devant le spectacle
morbide qui s'offre à ses yeux.
La Conquérante examine ce petit corps
fragile couvert d'hématomes, meurtri par la violence inouïe dont les
humains sont capables.
Persuadée que les blessures arborées sont
de sa faute. Si elle n'aurait pas envoyé la jeune femme faire son
travail, elle n'en serait pas là.

_ Une dague. Fait-elle,
insensible aux murmures qui l'entourent.

Un seul badaud bouge,
lui tendant un couteau qu'il sort de sa ceinture. Le mouvement capté sur
sa gauche force la guerrière à quitter la conteuse des yeux un moment.

Rapidement,
elle s'empare de la lame, avance et coupe les liens qui entravent les
chevilles. Puis elle se penche, récupérant l'arme cachée dans sa botte.
Avec
une dextérité incroyable, la brune lance les deux couteaux en même
temps et qui vont se planter dans le bois, libérant ainsi les poignets
bleuis.
Le corps frêle subit l'effet de la gravité, mais deux bras
puissants qui l'accueillent avant qu'elle ne touche le sol.

Tenant
la jeune femme inanimée contre elle, Xena glisse une main dans le dos
et l'autre sous les genoux. Ce geste lui dévoile qu'une des deux
articulations est totalement déboîtée.
Avec une douceur infinie, elle
soulève son esclave et se détourne avec son fardeau sous l'étonnement
général des curieux.

Les paysans choqués, s'écartent pour laisser
passer leur ex-souveraine.
Perdue dans ses pensées, Xena s'éloigne
de la populace. Elle arpente les rues de Corinthe, la peine qui avait
brisé son coeur est étouffée par un sentiment qu'elle connaît bien, la
colère. La haine contre la personne qui s'est permise de faire souffrir
cette jeune femme incapable de se défendre. La rage contre elle-même
d'avoir livré cette âme si pure à ses bourreaux.

A pleine
puissance, le liquide brûlant et dévastateur coule dans ses veines,
ramenant à la vie ses démons. Des lueurs froides apparaissent dans ses
yeux, leur donnant un éclat annonciateur d'un malheur.
Xena, observée
par des hommes et des femmes terrifiés par la lueur haineuse dans son
regard, arrive devant la masure où elle sait trouver un guérisseur.

Celui-ci,
occupé à préparer des mixtures devant sa fenêtre, est intrigué par une
forme sombre qui s'approche fermement.
Sidéré, il laisse tomber le
pilon qu'il tenait, se dirige vers la porte et l'ouvre dans une volée.

Sans demander la permission, la guerrière entre, se dirige vers la
longue table qui occupe le centre de la pièce et y dépose le corps
inerte avec beaucoup de douceur.

_ Soigne-la.
_ Majesté,
je... Fait-il apeuré.
_ C'est un ordre. Siffle t-elle entre ses
mâchoires serrées.

Sans un mot de plus, il s'approche de la
conteuse et entreprend d'exécuter l'ordre reçu.

Lentement, les
flammes qui brûlent dans ses iris grossissent encore. Sans un mot de
plus, la guerrière sort de la pièce pour se retrouver dans la rue où le
peuple attend des nouvelles.

Les portes, derrière lesquelles ses
démons se cachent, s'écartent, libérant la vague déferlante de rage
puissante et incontrôlable qui submerge la brune tandis qu'elle marche
vers le palais.
Ses poings aussi serrés que ses mâchoires prêtes à
éclater, elle n'a qu'une seule envie, c'est faire payer ce que vient de
subir la jeune esclave.
Xena n'accepte pas, ni ne comprend pas
comment une personne peut être aussi cruelle pour maltraiter une femme
si douce et belle. Comment abîmer un corps si parfait. Elle-même s'y
refuserait.

D'un pas lourd et déterminé, elle accède à la cour
principale de la prison où se trouve le tortionnaire de sa compagne. Se
venger est sa seule obsession, au point qu'elle ne prête pas attention à
ses anciens soldats estomaqués et effrayés devant leur ex-souveraine
dont émane une aura incroyable.

_ Montre-toi! Hurle la guerrière
enragée.

Tout n'est que silence, mais brusquement un éclat de
rire lugubre résonne, glaçant le sang de quiconque l'entend. Puis des
bruits de pas et une forme humaine apparaît dans l'entrée plongée dans
l'obscurité.

_ Oh! La princesse déchue en personne! Quelle joie,
je vais avoir l'honneur de te tuer.

C'est avec surprise et
dégoût que la guerrière reconnaît sa remplaçante.
Ce qui ne fait
qu'augmenter la rage qui la dévore.

_ Attrapez-la! Crie la
blonde aux gardes.

Malgré l'ordre donné, aucun des soldats
présents ne bouge. Tous sont indécis sur le fait de devoir obéir à leur
ancienne ou nouvelle reine et trop conscients qu'ils n'ont aucune chance
de survivre au courroux de la brune qui est au comble de l'énervement.

Vexée,
Callisto regarde les guerriers qui trouvent tous un point plus
intéressant à leurs pieds. Sa colère grandit pendant qu'elle cherche la
meilleure façon de faire périr ces lâches.
Rapidement, elle descend
les marches, arrive près d'un garde et lui prend son épée sans
s'arrêter. La blonde brandit l'arme et crie en courant sur sa proie.

Sans
perdre sa grâce féline, Xena s'écarte, évitant ainsi la lame qui lui
aurait été fatale.

_ Majesté!

La voix grave sur sa gauche
attire son attention juste à temps pour apercevoir un soldat lui jeter,
avec dextérité, son épée qu'elle attrape facilement au vol.
La brune
regarde son adversaire qui se rue déjà sur elle. Xena fait tournoyer
son arme avant de dévier celle qui fonçait droit sur sa gorge.

De
plus en plus énervée, l'usurpatrice tente en vain de blesser la
Conquérante.
Aucune fatigue n'est ressentie par la femme
inexpérimentée au combat, seule sa fureur la faisant avancer.

_
Tu vas rejoindre ta catin! Hurle t-elle.
_ Comment as-tu pu
crucifier ton amie? Siffle la Destructrice.
_ Elle n'est pas mon
amie.

Sur cette phrase, les deux lames s'entrechoquent avec des
étincelles. Xena en profite pour balayer sa proie d'un formidable coup
de pied.

_ Tu l'étais pourtant.

La brune s'apprête à
planter la femme allongée quand un cri rauque retentit, attirant tous
les regards.
Là-bas, à quelques mètres, Virgil se tient, horrifié.

_ Pitié pour elle.

Callisto, quant à elle, profite de
l'inattention de son adversaire pour lui asséner un coup de pied dans
l'abdomen qui la déséquilibre.

Avec un rire sadique, elle se relève, ramasse son épée et se rue
sur la brune, poussée par le désir de voir sa lame pénétrer la chair de
son adversaire.

Xena reprend son aplomb juste à temps pour dévier
sur sa gauche et esquiver sa rivale. La lame tournoie dans l'air avant
de fondre sur la blonde. Cette fois c'est au tour de la brune de sourire
cruellement tandis qu'elle sent le sang chaud gicler sur ses doigts.
Elle savoure la défaite visible sur les traits stricts de sa remplaçante
dont la tête glisse lentement, se séparant du reste de son corps, pour
atterrir dans le sable. Poussée par son besoin de vengeance, elle
resserre sa poigne sur l'épée et la relève, tranche au niveau de
l'abdomen. La garde caresse la peau morte en séparant le tronc en deux
qui s'effondre dans un bruit morbide.

Le liquide rouge coule sur
le sol depuis la plaie béante dans le thorax de Callisto qui sent sa vie
s'éteindre au même rythme que l'acier qui quitte son corps, laissant la
chair se refroidir au contact de l'air frais. Les tripes s'étendent en
fumant.
Des gargouillis sortent de sa bouche rouge, ses yeux fixés à
ceux bleu acier de sa meurtrière.

Xena regarde le
corps mou s'effondrer, un geyser de sang s'échappant de sa poitrine.
Pourtant,
au fond de son coeur, sa rancœur est toujours présente. Insatisfaite et
inassouvie, malgré la mort de sa rivale. Bizarrement, tout ce qui la
réconforte ce n'est pas d'avoir reconquis son trône, mais d'avoir vengé
la trahison qu'a subie son esclave.

Subitement, cette réalité la
frappe comme un coup de fouet.
Qu'arrivera t-il si la conteuse
meurt? A quoi aura servi ce meurtre si elle ne survit pas à ses
blessures?

Autour d'elle, les hommes qui ont assisté au combat
scandent son nom, le bras levé et le poing tendu vers le ciel.
La
guerrière, en temps normal, aurait aimé cette situation. Mais là, tout
ce qui la préoccupe c'est l'état de la jeune conteuse.

Écœurée
par les yeux sans vie de sa victime, elle jette son épée rougie et
quitte le lieu du carnage.

Les mains couvertes de sang, elle s'en
va en direction de la masure du guérisseur où elle a laissé sa
compagne. Ses démons la démangent, cherchant un moyen de se libérer.
Sous
les yeux terrifiés des badauds, la guerrière avance, tous les muscles
de son corps tendus à en craquer.

Personne n'a jamais vu la
guerrière aussi furieuse, une rage pure paraît transpirer par tous les
pores de sa peau comme des flammes infernales qui vont faire exploser
son être sous leur puissance.
Sa respiration est rapide et saccadée,
ses ongles s'enfoncent dans sa peau, c'est ainsi qu'elle évolue dans les
rues de Corinthe.

Lorsqu'elle atteint sa destination, dans un
silence pesant la guerrière pénètre dans la petite masure. Ses yeux se
posent sur le meuble plane où elle sait avoir déposé le corps de sa
compagne. Hélas il n'y a plus rien.
Elle claque la porte derrière
elle, son regard qui n'est plus qu'une fine ouverture, balaie la pièce
jusqu'à ce qu'il tombe sur l'homme aux cheveux gris qui se tient sur la
gauche, tout effrayé. Xena s'approche et il ouvre la porte qui mène à
une autre pièce de la demeure.

Arrivée au chambranle, la
Conquérante étudie le lieu. Au milieu de la petite salle, peu meublée
comme le reste de l'habitation, elle aperçoit un lit sur lequel la
blessée est allongée, toujours inconsciente.

Les yeux de la
guerrière s'adoucissent, reprenant leur taille normale. Le feu qui y
brûlait s'estompe, ne laissant plus qu'un océan de glace. La haine qui
dévorait ses entrailles implose, comme une explosion étouffant un
incendie. Un sentiment qu'elle ignorait, écrase son coeur et son âme, un
souffle d'une intensité digne de la foudre d'un dieu ravage son corps.
Tout
ce qui oppressait son for intérieur disparaît, supplanté par la
tristesse.
Quand Xena regarde ce visage bleui, sombré dans
l'inconscience, si doux, si paisible, une paix qu'elle n'avait jamais
connue s'insurge, parcourant ses veines à une vitesse folle et pourtant
apaisante.

Surpris par l'intrusion brutale, le vieillard n'a pas
osé broncher en voyant sa visiteuse. Certain qu'elle cherchait sa
patiente, il lui a indiqué la chambre où il l'a couchée après l'avoir
soignée, lavée et pansée.

Maintenant, sa stupéfaction est encore
plus grande. Là, à côté de lui, la terrible Destructrice des Nations se
tient, fragile, les épaules affaissées. Elle semble même avoir perdue sa
supériorité.
Sûr que s'il le raconterait, personne ne le croirait,
le guérisseur observe la guerrière s'avancer vers le corps frêle inerte
et s'agenouiller sur le sol.

Le temps lui-même paraît arrêter son
cours, comme s'il voulait permettre à la brune de savourer cette
sensation nouvelle et bienfaitrice.

Xena admire les traits fins
détendus dans le repos, parcoure le corps couvert d'une peau de bête,
puis revient sur le visage. Sans comprendre pourquoi, elle tend sa main
afin de caresser la peau douce de la joue, mais lorsqu'elle voit son
bras rougi par le liquide séché, elle y renonce. Non par crainte de
salir le visage d'ange, mais parce qu'elle a la conviction que la beauté
irréelle se ternirait.
Comme si le moindre contact permettait à la
noirceur qui l'habite de prendre possession de cette âme si pure.
Tristement,
elle baisse la tête.

_ Elle va s'en sortir? Questionne t-elle
d'une voix rauque.
_ Elle a plusieurs os brisés, un grand nombre
d'hématomes, mais rien de trop grave. Il lui faut juste beaucoup de
repos.
_ Merci. Répond t-elle après un moment de silence.
_
Majesté, si je peux me permettre, vous aussi vous en avez besoin. Et je
peux refaire votre bandage.

Xena fronce les sourcils et regarde
son bras. En effet, sa blessure a dû se rouvrir, seulement la douleur
était inexistante, jusqu'à maintenant qu'elle y prête attention. Elle se
relève et se retourne en faisant face à son interlocuteur.

_
Fais vite. Murmure t-elle.

Après que la Conquérante a lavé le
sang de ses mains et de son bras, et que le vieillard lui a posé des
points de suture, elle retourne se poster au chevet de la conteuse.

Doucement,
le vieil homme referme la porte qui scelle l'espace des deux femmes. Il
les laisse dans leur monde, loin des regards indiscrets.
Peu de
temps auparavant, lorsque la guerrière s'était levée et tournée vers
lui, brusquement il a senti le poids des années s'abattre sur ses
épaules. Ses traits ravagés par le temps se tirent encore plus.

Il
soupire, car ce qu'il a vu l'a étonné. Il n'oubliera pas la peine, la
douceur ni la tendresse qu'il a vu dans les yeux couleur saphir. Ila
désormais la certitude que cette femme réputée pour sa violence et sa
cruauté, a aussi une âme.
C'est un secret qu'il emmènera dans sa
tombe.

_ Elle a un coeur et cette enfant l'a trouvé. Se dit-il
en s'éloignant de la porte.


Le calme qui règne sur Corinthe
est de courte durée. La nouvelle du retour de la Conquérante et le
meurtre sanglant de Callisto se propage, créant la panique alors que la
nuit pointe à peine.
Tous y vont de leur supposition, les uns disant
la Destructrice devenue folle pour avoir sauvé une esclave. D'autres que
c'est Adès qui a sauvé sa créature du naufrage. Ou encore qu'elle est
morte, descendue aux enfers et revenue pour se venger de la blonde qui a
usurpée son trône. Certains prétendent même qu'elle est une déesse.
Même
les soldats sont indécis face au retour soudain de leur ancienne
souveraine portée disparue. Les chuchotements vont bon train dans la
caserne du palais.
Virgil, qui a détalé comme un lapin quand il a vu
mourir sa compagne, répand, lui aussi la nouvelle à quiconque le croise
sur son chemin. C'est l'espoir de fuir la mort qui l'attend sûrement si
la Conquérante le retrouve, qui lui donne la force d'avancer.

Seules
les intéressées ignorent les racontars qui écument la ville, cloîtrées
dans la modeste demeure du médecin. L'une endormie et sa compagne
veillant à sa protection, les deux femmes se fichent des oui-dires, car
elles connaissent la vérité. Depuis son arrivée auprès du lit où repose
la jeune blonde, Xena n'a pas bougé d'un poil, ne pensant ni à ce que
diraient les gens, ni à ce qu'elle devait faire de Callisto.
Tout ce
qui occupe son esprit, c'est de revoir la couleur pers qui lui manque et
regarder ce sourire angélique sur le visage magnifique. Ce qui
l'effraie c'est l'idée de ne plus jamais entendre la voix si douce, même
si c'est que pour l'insulter.

A cet instant, son espérance se
matérialise, lentement un éclat semblable à deux émeraudes brille, se
posant doucement sur elle.
La brune n'arrive pas à retenir la joie
qui fait battre son coeur plus fort, comme s'il allait bondir hors de sa
poitrine. Ses lèvres s'étirent dans un sourire involontaire.

Gabrielle
sent la brume qui enveloppe son cerveau s'estomper, laissant place à
une douceur agréable, une chaleur bienfaitrice qui entoure ses membres
meurtris.
Avec lenteur, elle se rend compte que son environnement
n'est plus froid et austère et que ses poignets libérés de leurs
entraves reposent sur une surface duveteuse.

Dans le doute, elle
ouvre grand les yeux, sa vision trouble met un certain moment à lui
permettre de comprendre que ce n'est pas un rêve. Au début, tout ce
qu'elle discerne, c'est une forme ronde entourée de noir, mais ce qui
attire son regard, ce sont deux taches bleu acier.
Petit à petit, son
regard revit et un visage familier et souriant lui apparaît.

_
Xena! Murmure la conteuse.
_ Chut. Repose-toi. Chuchote la brune.
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"XENA" conquête [terminé] Empty Re: "XENA" conquête [terminé]

Message par akilihan Mer 19 Mai - 13:07

La jeune blonde fronce les sourcils quand elle aperçoit une larme
couler le long des traits anguleux.

_ Tu pleures? Demande t-elle
ahurie.
_ Ce n'est rien. Tout va bien maintenant. Repose-toi.
Répond Xena.

Doucement, la blonde lève sa main, la pose
délicatement sur la joue de sa compagne et essuie de son pouce
l'humidité qui s'y trouve.

Xena est surprise de sentir une larme
quitter son oeil, mais elle l'est encore plus au toucher doux de la
blessée et à la satisfaction qu'elle en ressent.
Elle ferme les yeux
et serre les mâchoires.

Durant le laps de temps où l'une savoure
le contact apaisant, l'autre ferme à nouveau ses paupières, emportée par
l'épuisement.
Lorsque la main chaude devient molle, la brune regarde
la blessée et se rend compte qu'elle s'est endormie profondément.
Doucement, elle prend la main qui repose sur son épaule et la dépose
avec douceur sur la fourrure.

Elle est subitement hypnotisée par
cette beauté irréelle, son sourire disparaît et son coeur bat de plus en
plus vite. Sans vraiment s'en rendre compte, la guerrière se penche,
raccourcissant l'espace qui sépare leurs deux visages. Son souffle chaud
caresse les lèvres pulpeuses. Xena est comme attirée indéniablement par
la bouche de Gabrielle.
Son envie de la goûter est la plus forte.
Ses propres lèvres se posent avec une douceur incroyable sur celles de
la conteuse en un baiser chaste.



**********************************

Cinquième Partie


Une
lune est passée depuis que la Destructrice des Nations a repris sa
place sur son trône, le soir même où elle a embrassé la conteuse
endormie. Depuis ce jour, plus rien n'a d'importance, ni sa défaite
contre les Egyptiens, ni le pouvoir qu'elle a retrouvé, ni la carence de
guerriers qui rend sa situation fragile.
Ce qui l'obsède, c'est le
feu intense et irradiant qui a parcouru son être lorsqu'elle a scellé sa
bouche à celle de la blonde. Ses yeux pers hantent ses jours et ses
nuits, comme une promesse de bonheur, comme une défaite gravée dans son
esprit. Pourquoi est-elle partie ce soir-là après que le guérisseur lui a
affirmé qu'elle guérira? Cette question l'a taraudée et ne trouve
aucune réponse.
C'est à cela qu'elle médite, appuyée à l'une des
fenêtres de la salle du trône en sirotant son verre de vin.
Le bruit
distinct des lourdes portes qui s'ouvrent la ramène à la réalité.

_ Majesté. Fait un garde en se frappant le torse.
_ Quoi? Répond
t-elle lassée.
_ Une femme voudrait vous voir. Elle dit s'appeler
Gabrielle.

Mortifiée, le coeur prêt à jaillir hors de sa
poitrine, la guerrière se retourne.

_ Comment as-tu dis qu'elle
s'appelle?
_ Gabrielle, Majesté. Explique t-il terrifié.
_
Fais-la entrer. Ordonne t-elle.

Les jambes tremblantes, Xena va
s'asseoir sur son trône. Le souffle court, elle avale difficilement sa
salive.
Elle attend, un déclic résonne et une silhouette boitillante
entre dans la pièce.

Là, devant elle, Gabrielle s'approche, se
soutenant à l'aide d'une canne. Ses yeux, ses traits fins et ses cheveux
d'or sont mis en valeur par une tunique blanche.
Xena a le souffle
coupé devant la magnificence de cette apparition.

Machinalement,
Gabrielle sourit. Depuis qu'elle s'est réveillée chez le médecin, seul
un rêve l'obsède, toujours le même. Son corps est meurtri, elle est
alitée dans le même lit où elle s'est réveillée, sauf que la Conquérante
se tient à ses côtés, son regard est doux et tendre et doucement elle
lui offre un baiser.
Pourquoi ce songe l'a t-il hanté?
C'est
étrange, car elle est persuadée que la Conquérante ne partage pas ses
sentiments, c'est impossible.

Arrivée à hauteur de la brune,
Gabrielle tente de faire une révérence.
Avec une vitesse fulgurante,
Xena se jette sur son ex-esclave, l'attrapant par le bras.

_
Non! Je veux dire, tu n'y es pas obligée. Fait la guerrière gênée.

Incapable
de répondre, la barde ne peut que lever la tête pour apercevoir le même
regard adouci que dans son rêve.

Chacune des deux protagonistes
se noie dans l'océan des yeux de l'autre.
Le charme est rompu par le
claquement de la porte qui ce referme.

_Alors pourquoi tu es là?
_Pour
te remercier. Pour m'avoir sauvé deux fois et pour ma liberté.
_Qui
te dis que tu es libre?
_Si je ne le suis pas pourquoi es-tu partie
après que tu sois sûr que j'étais hors de danger? Pourquoi n'as tu pas
envoyé de garde? Tente la blonde.
_Ne m'énerve pas petite fille. Fait
la brune en approchant son visage à quelques centimètres du sien.

Gabrielle
soutien le regard de glace, au fond d'elle elle sait que la guerrière
ne lui fera pas de mal.
Malgré sa certitude, la blonde baisse la
tête, amène sa main sur son épaule et entreprend de descendre le tissus
qui l'a couvre.

_Qu'est-ce que tu fais?
_C'est bien ce que
vous attendez de vos esclave.

Rapidement, Xena attrape la main
l'arrêtant immédiatement.

_Je ne prendrais que ce que tu voudras
me donner. Chuchote la Conquérante troublée par ces mots sorti sans son
accord.
La conteuse lève les yeux, son esprit incapable de
réfléchir.

_Je le veux.

Surprise, Xena ne peux pas bouger,
lentement l'espace qui sépare leurs visage se rétrécis jusqu'à ce que
leurs lèvres se soudent.
Chacune sent son coeur exploser, un feu
irradiant parcourt leurs êtres. La main de la brune quitte l'épaule pour
rejoindre la nuque. Gabrielle dont les jambes tremblent passe ses bras
autour de la taille musclé, lâchant sa béquille, de peur de tomber.

Elles
se séparent à bout de souffle avant de reprendre possession de la
bouche voisine. Avec dextérité, la brune soulève le petit corps et le
porte vers un amas de coussin présent dans un coin de la pièce. Non pas
pour prendre ce qu'elle désir, mais lui montrer la puissance de ses
sentiments, son amour.
A ce stade, les mots ne sont plus utile, la
conteuse se laisse aller au langage du corps, sa compagne espère être
capable de gérer cette nouveauté.

Enlacé, plus rien n'existe à
part la passion qui les pousse l'une vers l'autre.
_Xena ça va?
_Oui,
je réfléchissais.
_A quoi?
_Je pensais tout posséder, tout avoir,
mais toi tu m'a donner une chose dont j'ignorais l'existence. Répond
t-elle en déposant un baiser sur le front sous son menton.
_C'est une
mauvaise chose?
_Bien au contraire.
_Qu'est-ce que l'on va faire
maintenant? Tu es la Destructrice des Nations et moi une simple barde.
_Tu
reste avec moi ici, enfin si tu le veux. Et ceux que ça derange on qu'a
venir me voir. Sourit la brune.
_Ils ne te diront rien, c'est moi
qu'ils viendront voir.
_Si tes amis ont un problème je leurs
expliquerais la vie.
_Je n'ai plus d'amis. Rappel toi que Virgil m'a
menti et trahi et Calisto a essayé de me tuer.
_Je suis desolé.
_Ne
le soit pas. J'ai fait confiance, je me suis pris un mur ça me servira
de leçon. Rétorque la blonde en embrassant l'épaule sous sa joue.
_
Tu crois que tu pourras me faire confiance? Questionne la brune
inquiète.
_Il y a une légende qui raconte qu'au départ les hommes
avaient deux têtes et quatre jambes, et Zeus leurs à envoyé la foudre
les séparant tous en deux. Depuis ce jour chacun cherche désespérément
l'autre moitié de l'âme qu'il a perdu. Et je suis sûr de l'avoir trouvé.

Incapable
de répondre, la brune sourit et serre contre elle le petit être qu'elle
désir protéger, chérir et aimer.

_Tu sais, depuis que je me suis
remise de mes blessures, je fait un rêve. Je suis chez lz guérisseur et
tu me veille, puis tu m'embrasse. C'était peut-être un rêve
prémonitoire.
_Peut-être.

Comment lui dire que ce n'est pas un
songe? Xena l'ignore, un jour peut-être elle le lui avouera.
Pour
l'instant, tout ce qu'elle veut, tout comme sa compagne, c'est profiter
de l'être blotti contre elle.



*********************************

Epilogue
_C'est ainsi
que deux parties d'une même âme ont été réuni.
_Ouah quelle histoire.
Dit maman, elles sont toujours ensemble?
_Oui, et elles
continueront, malgré les problèmes et les difficultés, à s'aimer même au
delà de la mort. Bon, il faut que tu dorme maintenant.
_Bonne nuit
maman.

La femme pose un baiser sur le front du garçon d'une
douzaine d'années. Puis il quitte la pièce en courant, prenant la
direction de sa chambre sous le regard aimant de la femme qui lui a
donné la vie.
Dans un coin, une personne sort de l'ombre où elle
était caché.

_C'est quoi la prochaine histoire? Demande la femme
qui était caché en approchant.
_Celle de deux femmes qui s'unissent
par le mariage. Les dieux tellement ému par la force de leur amour
décide de leur faire un cadeau.
_Un bébé?
_Oui. Sourit la femme
assise en se levant.
_Tu va lui dire que c'est notre histoire?
_Un
jour peut-être.

La plus grande prend sa compagne par la main et
ensemble elles vont, à leur tour, rejoindre leur chambre.

Arrivée
à destination, la femme aux cheveux couleur corbeau ouvre la porte
permettant le passage a la plus petite avant de refermer derrière elle.

_Je
suis toujours étonné de voir à quel point cet enfant te ressemble Xena.
_Il
a surtout de la chance de t'avoir pour mère, il a hérité de ta beauté.

La
blonde rougit à ces mots faisant sourire sa compagne.

La
guerrière prend son amante dans ses bras, la porte vers leur immense lit
afin de lui montrer la puissance de ses sentiments, qui malgré les
années ne se sont jamais taris.
Allongé sur sa femme,les lèvres collé
à sa gorge, Xena murmure la seule vérité qui n'a encore jamais été
dévoilé.

_Ce n'était pas un rêve Gabrielle.





FIN
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